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Billet de blog 14 décembre 2013

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Les élections municipales: des élections politiques!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Non, les élections municipales ne sont pas un concours de recrutement de fonctionnaires à durée déterminée!Il s'agit d'élections politiques, essentielles si l'on veut le changement et aller vers la 6° république.

(Rappel: Un contradicteur de mon billet précédent écrit:

Melchior Griset-Labûche

Ne perdons pas de vue que les élections municipales ont pour objet de désigner une équipe municipale porteuse d'un projet municipal, et que les électeurs ne s'y trompent pas.)

Non, ce n'est pas le seul objet des élections municipales. Cette présentation des choses laisse croire qu'un conseil municipal et un maire ne seraient que des sortes d'administrateurs. Si tel était le cas, il suffirait de recruter des fonctionnaires par voie de concours... Ce dont, heureusement, personne n'est partisan (à ma connaissance).

La vie politique démocratique en France est différente. Les communes sont des collectivités et des sujets politiques. Les élus qui en assurent la gestion mettent en oeuvre une politique qui est fort différente selon ce qu'ils représentent. La cantine scolaire, l'aide sociale, le logement, les espaces verts, les transports, les activités extra et périscolaire, la vie culturelle et associative, la sécurité, le rapport aux entreprises, etc... sont autant de questions politiques, où il est essentiel de savoir ce que représentent les élus.

Cela détermine leur pratique, et en dernière analyse la vie des gens.

Les derniers mois ont montré de manière très claire que les questions de sécurité et de migration étaient considérées de manière extrêmement différentes par divers maires. On peut par exemple souhaiter ou non un maire en accord avec les pratiques et les propos de Manuel Valls.

On peut considérer les activités de création culturelle comme les éléments de la vitrine d'une ville-producteur et diffuseur, voire du prestige princier, ou encore un élément d'une politique d'émancipation et d'appropriation...

On peut remettre la politique de l'eau à de grands groupes capitalistes qui prélèvent des profits énomes sur une ressource vitale, ou choisir une régie publique.

On peut construire des grands stades, pompes à fric des géants des travaux publics qui explosent les budgets et handicapent les finances locales pour des décennies, ou financer des équipements culturels et sportifs pour la pratique populaire, éducative, de santé et de convivialité.

Choisir l'un c'est soutenir le PS, choisir l'autre, c'est préférer la voie citoyenne et écosocialiste.

D'autre part, l'élu municipal exerce le mandat politique le plus visible, le plus proche, le plus "à portée de main" pour la plupart des citoyens. C'est de ce fait un  lieu essentiel de construction de la légitimité et l'autorité politiques.

C'est le début d'une carrière pour beaucoup, et notamment chez ceux qui conçoivent la politique comme une carrière, avec de plus en plus de pouvoir, d'influence, de capacité de décision, avec tous les à-côtés, que la culture politique des uns et des autres ne fait pas considérer de la m^me façon...

C'est aussi l'unité de compte de financement d'un parti par la collectivité nationale.

Les élus d'un parti sont un aspect très important de l'existence politique de celui-ci.

Certains partis ( au Front de Gauche et dans les diverses autres composantes de la gauche anticapitaliste) existent aussi, et dans les meilleurs des cas principalement,  par leur présence et leur action dans les luttes sociales, du travail, de la qualité de vie, de l'égalité, de la liberté, de la justice économique, dans la lutte de classes donc.

Mais la 5° république fait surtout exister deux grands partis d'élus concurrents, dont la force, l'implantation, l'hégémonie, l'impact médiatique reposent sur les centaines et/ou milliers d'élus, qui par ailleurs sont une source importante de finacement visible et légal (certains partis, on le sait, ont d'autres sources de financement...). Cette hégémonie de deux partis qui ensemble représente de 35 à 40% des citoyens est un déni de démocratie.

Donc la position dominante, hégémonique aujourd'hui occupée par le PS, sur la base de laquelle il considère pouvoir s'assoir chaque jour sur les 11% d'électeurs du Front de Gauche et les intérêts et aspirations populaires, sans lesquels il ne serait pas au pouvoir, est en grande partie dans cette armée d'élus municipaux, généraux, régionaux... Elus dans des conditions de scrutin qui ne justifient pas les pouvoirs accaparés: scrutins non proportionnels, abstentionisme massif, les élus ont généralement une base électorale de l'ordre de 15 à 20% du corps électoral.

Donc c'est une illusion d'optique que de croire que l'objet des élections municipales est seulement de chosir une équipe porteuse d'un projet municipal (et.. intercommunal, départemental, régional, d'ailleurs). Ce sont des élections politiques, inséparables des sénatoriales, mais aussi des cantonales, des européennes, des législatives et même de la présidentielle (pensons par exemple au signature d'élus nécessaires pour une candidature présidentielle...).Des élections dont il faut changer le mécanisme et le résultat. Les partisans du changement ne doivent plus s'abstenir, ne doivent plus "voter utile", de doivent plus "suivre une discipline républicaine", car ils ont intérêt à voter Front de Gauche.

Aujourd'hui aux municipales, et demain aux européennes, pour ce qui est des élections proches.

Ce sont des élections ou le parti du Président doit découvrir qu'il y a en France d'autres forces politiques à gauche, porteuses d'un autre projet de société, d'une autre façon de faire de la politique, avec le souci de l'indépendance par rapport aux pouvoirs de l'argent et aux technocraties

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D'autre part, votre phrase ("les élections municipales ont pour objet de désigner une équipe municipale, et (que) les électeurs ne s'y trompent pas" est un sophisme. En effet elle prête aux électeurs une opinion, sans aucune autre preuve que cette pétition de principe, et valide ensuite cette opinion au motif que "les électeurs ne se trompent". Ainsi avec deux affirmations sans preuve :

(1 - "Les" électeurs considèrent que les élections municipales ont l'objet /a/"

2 - Les électeurs ne se trompent pas)

vous déduisez que 3 est vrai : "les élections municipales ont bien /a/ pour objet.

Au passage, vous avez confondu la validité de l'élection avec la vérité des opinions des électeurs... sur autre chose que ce sur quoi ils ont à voter, à savoir des listes de candidats et non un jugement de sciences politiques sur la portée des élections.

Bref, on ne peut vous suivre, ni sur votre raisonnement, ni sur vos choix.


Il faut que les élections municipales commencent à changer le rapport de force politique dans notre pays, au bénéfice des travailleurs et de la démocratie.

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