Toutes les élections récentes en France ont vérifié une réalité politique : les partis qui se partagent le pouvoir territorial, parlementaire, gouvernemental et présidentiel (les partis de l’alternance sans changement, principe de fonctionnement de la 5° république) ne représentent plus que de 15 à 25 % des électeurs inscrits.
En effet, massivement la classe ouvrière, les agriculteurs, les jeunes, les salariés ont appris que les dés électoraux sont pipés.
Pas de représentation proportionnelle, moyens financiers occultes et inégaux, campagnes faussées par la mise en scène médiatique de l’illusoire antagonisme des partis siamois UMP-PS et la promotion publicitaire de l’extrême-droite, politique économique dictée par l’Europe des traités ultra-libéraux et atlantistes…
Pour beaucoup d’électeurs les élections ne sont que la mise en scène du recrutement de l’oligarchie hautaine, bureaucratique et corrompue qui perpétue l’austérité, la misère et de plus aujourd’hui instaure la surveillance généralisée et met systématiquement en suspicion la jeunesse et les quartiers populaires. Ce que les espagnols appellent maintenant « la caste »…
L’un de ces oligarques ne se satisfait pas de ne pas se voir légitimer par des mascarades électorales… Monsieur Bartolone voudrait que dorénavant il soit obligatoire de se jeter dans « le piège à cons » .
C’est la traduction qu’il propose de « l’élan républicain du 11 janvier », prolongeant la tentative minable par laquelle Hollande essaya de capter en soutien « populaire » à sa politique et aux dirigeants du monde capitaliste et atlantiste (cf. la brochette d’oligarques dont il fit le carré VIP de la manifestation qu’il voulut travestir en manifestation officielle). On se souvient que dans la foulée de cette tentative de récupération, le pouvoir instaura une période de censure morale et politique, criminalisant notamment la non –participation à ses « minutes de silence »… Accueillant complaisamment les dénonciations d’enfants « terroristes –de-la-non-minute-silence dans les gendarmeries…
Cette politique autoritaire d’ordre moral et politique trouve une idée « de pointe » dans la proposition de Bartolone : rendre le vote obligatoire.
Significativement, c’est un élu de Seine Saint-Denis qui promeut cette idée. Il s’agit en somme de contraindre les exclus du système à venir périodiquement souscrire au système qui les exclut…
On fera donc quelques propositions à Monsieur Bartolone…
Il veut que tout le monde vote…
Pourquoi pas…
Dans ce cas, il faut que tout le monde ait une bonne raison de voter.
Or pour l’instant une grosse moitié de nos concitoyens, et notamment une grande partie des citoyens de gauche, ne trouvent pas de raison de voter, parce qu’ils voient que le système électoral truque le jeu et ne permet que l’alternance sans changement.
Mieux que le vote obligatoire on lui propose donc les réformes suivantes :
- élections proportionnelles à tous les étages
- Fin des notions de « suffrages non-exprimés » ou "nuls"…
- Droit de vote de tous les résidents en règle jouissant de leurs droits civiques
- Révocabilité des élus
- Interdiction du cumul des mandats
- accès égal aux médias de tous les candidats
- Budget modeste et égal pour les campagnes de tous les candidats
- interdiction de la publicité commerciale politique
S’il veut, en plus, que le vote soit obligatoire, ces réformes préalables donneront peut-être un sens à ses démarches.Ce serait probablement l'occasion d'un renouvellement du "personnel" politique...