La Une de Médiapart nous apprend que "la machine à idées de l'ump ne fonctionne plus..."
On sent derrière cette expression une révérence aux "think tanks" dont on peut avoir l'illusion qu'ils sont des laboratoires d'idées, sous réserve d'avoir une étrange définition de ce qu'est une "idée". Une définition rapprochant "l'idée" des "concepts" que peuvent produire des officines de publicité. Le genre de choses que produisent les cercles "néo-cons".
On ne contestera pas les difficultés de l'UMP à occuper le terrrain des "idées", même si ces derniers mois, notamment à la remorque de La Manif pour Tous, du clergé catholique et du Printemps Français elle s'est beaucoup plu sur le terrain idéologique.
Mais si l'UMP n'a peut-être plus de "machine à idées", si on entend par là la capacité à concevoir une propagande convaincante et à bâtir une hégémonie idéologique, elle a bien une idéologie et un "projet de société".
- Une société structurée par le capitalisme, ou l'éducation, la formation, le travail, la richesse, la culture, la santé, l'environnement sont conduits et évalués par référence à l'accumulation de profits par les banques et les actionnaires.
- Une "nation" belliciste utilisant les aventures guerrières pour pérenniser l'inégalité économique et le post-colonialisme
- Une "identité française" fondée sur les socles chrétiens et familiaux, prolongeant la gestion des individus par une norme morale arbitraire au service de l'ordre établi
- Une pratique sécuritaire totale et généralisée, fondée sur l'hypertraçabilité des individus, de leurs expressions, de leurs relations et de leurs pratiques
- Une organisation politique fondée sur l'autorité d'une caste oligarchique générée par les partis dominants de l'alternance, au service du pouvoir économique capitaliste.
- L'abaissement du Parlement au profit d'une administration pilotée par un chef entouré de conseillers chapeautant la technocratie de la haute fonction publique...
- Un ministère des idées géré par des officines de sondage et de relations publiques, concurrençant et polluant par une démocratie d'enquêtes téléphoniques bidons les débats de l'espace public
Tout cela existe et persiste dans sa cohérence.
Simplement ce n'est pas l'axe de leur "communication".
Où l'on dit "réforme", "modernisation", "simplification", "entreprise", "faire des efforts"... dans un morne discours qui ne fait même plus rire.