D’un discours sophistique à l’excès sécuritaire: les gesticulations dangereuses de Valls
Dans le cas des tueries parisiennes, antisémites et contre la liberté d'expression, on peut observer un exemple paradoxal du type de "causalité" reconnue par les discours médiatico-politiques. A savoir le discours de la "faille"... Ce discours est sophistique, en ceci qu'il manipule la logique pour justifier la mise en oeuvre de pratiques déployant d'une emprise abusive, injustifiée, et contre-productive pour la démocratie, du pouvoir sur les libertés des citoyens.
Le raisonnement est le suivant:
- "si les tueurs du 7 janvier ont pu tuer 17 personnes, c'est qu'il y a des failles dans le système de surveillance"...
- Les failles sont donc la cause des tueries en question
- en réparant les failles, on empêchera la réédition des événements
- donc il faut revoir les moyens et les conditions légales de la surveillance de quelques milliers de personnes, pour que cette surveillance soit sans faille, et que donc les événement ne "se reproduisent plus".
Ce raisonnement est absurde:
- Un empêchement qui ne s'est pas produit n'est pas la cause d'un événement qui s'est produit
- Ce ne sont pas les failles du système qui ont permis les assassinats, mais bien le contournement du système par une organisation criminelle, qui a formé, mis en sommeil (donc en invisibilité) des tueurs, puis les a réveillés et a organisé l'action si rapidement que leur réapparition dans les radars du système de surveillance, loin de gêner l'action l'a plutôt favorisée et en a amplifié les effets.
Ceci dit, ce contournement n'est qu'un aspect, mineur, des causes de l'événement.
La cause principale de l'événement est dans la confrontation entre l'état et la société française d'un côté, et un mouvement militaro-politique d'inspiration théocratique et totalitaire de l'autre. Ce mouvement est né des stratégies guerrières du camp atlantiste, qui ont fomenté des rébellions sectaires transnationales sans réussir ensuite à en canaliser et contrôler les motivations, les moyens et les fins. Ce mouvement a décidé de créer une situation de fracture entre la société française et le plus grand nombre possible de citoyens susceptibles d'être déstabilisés par ses crimes et la situation qu'ils auront créée.
La "riposte" populaire a été de grande qualité, et peut continuer à l'être. C'est la seule lueur d'espoir de solution...
La "riposte" de l'état, principalement militaire, policière, et judiciaire, assortie d'une propagande intensive de valorisation des activités de renseignements, de surveillance et de contre-espionnage mettra en place une organisation "sans faille"... Qui pourra fort bien devenir une cause efficiente de nouveaux attentats. Sans le dire l'état met en place des moyens guerriers sur le territoire nationale, en écho aux opérations guerrières menées inutilement et dangereusement à l'étranger.
Par le regroupement d'activistes potentiels dans des lieux de détention spécialisée, par la violence quotidienne d'un système policier de surveillance et d'intimidation, par le renforcement des structures étrangères ennemies qui s'adapteront à la nouvelle donne, dans un équilibre de la terreur qui rappelle les errements de la guerre froide.
Ainsi, en éliminant une cause qui n'en était pas une, on créera très probablement de vraies causes...
La stratégie de propagande clivante mise en œuvre pour accompagner ces mesures sécuritaires, ostracisant la "France des non-Charlie" élargit d'autre part de manière inespérée l'espace d'influence potentielle des activistes et factieux, malheureusement appelés, de manière martelée, "djihadistes" (ce qui renforce la connotation religieuse abusive) ou "radicaux" (ce qui leur attribue des racines qu'en réalité ils n'ont pas par eux-mêmes).
Ainsi on ("on" c'est à dire notre gouvernement de "lumières") traite un mal diagnostiqué de manière erronée par des remèdes qui renouvellent et propagent le mal.
Un raisonnement faux promeut et contribue à produire une situation détestable...