Hélas, une petite majorité de militants parisiens du PCF a décidé l'alliance avec le PS pour les prochaines municipales.
L'une des raisons de cet inopportun renfort aux solfériniens réside dans l'idée vague que les élections municipales ne seraient pas très politiques, ni très nationales. Que l'enjeu serait seulement au niveau de la commune (qui pourtant en l'occurrence se confond avec un département...)et que l'important serait de bien la gérer...
Cette idée vague est très fausse, de plusieurs points de vue.
On n'en développera qu'un ici.
Les élections municipales sont un levier essentiel dans un parti tel que le PS, qui est d'abord un parti d'élus et de notables locaux, pour la construction de sa légitimité et de son hégémonie idéologique. Chaque maire ou adjoint socialiste qui fait la tournée des conseils d'écoles, des associations (par exemple au Nord de Marseille), des maisons de retraite, avec en bandoulière les subventions qu'il "donne" ou sa "tristesse" que l'état l'ait empêché de "faire quelque chose" est une brique essentielle à l'édification de ces monuments de collaboration de classe que sont le PS et le gouvernement qui s'appuie sur lui.
Un élu socialiste qui "donne" un appartement ou "bâtit" un gymnase à côté du collège contrebalance le Président qui lâche les sidérurgistes, le gouvernement qui signe le traité européen, le PS qui vote les lois inspirées par le MEDEF. Le gouvernement assèche les budgets des collectivités territoriales, rogne les prérogatives des communes, impose la politique sécuritaire, met les résidents étrangers en position de non-droit et de vulnérabilité, détourne la police de ses missions, va-t-en guerre partout où les Français n'ont rien à faire... mais le PS est gentil, rondouillard et bonhomme, ses élus sont "compétents" (tellement compétents qu'ils se désaisissent le plus souvent de leur résponsabilités dans les mains des technocraties intercommunales)...
Bref, les élections municipales sont des élections politiques parce qu'elles sont, pour la nomenklatura des deux partis alternants (PS et UMP) l'entrée dans la "carrière politique". Là on fait ses preuves, tout en apprenant à jouer plus avec l'envers que l'endroit des cartes... et ensuite on devient "plus". On fait ses classes à Villeneuve sur Lot, puis on devient le patron de la commission des finances de l'Assemblée de Sarkozy, avant d'être le ministre du budget de Hollande...On est élu maire PS, on devient sénateur... et on ne trouve rien à redire à y siéger au côté de Monsieur Dassault, dont on préserve "l'immunité"...
Il ne faut plus élire ces gens-là. Ils sont le premier étage du building solférinien, un building au service du social-libéralisme, que rien ne distingue de la droite sur tous les grands dossiers, qui pratique la politique exactement de la même manière que ses soi-disants adversaires.
Il ne faut pas voter pour, ni avec ces gens-là parce qu'il faut changer radicalement de république.
On ne fera pas la 6° république avec les notables et parties prenantes de la 5°