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Billet de blog 26 mai 2014

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Séisme n'est pas le bon mot: il faut parler politique, pas géologie !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Appeler cela un séisme ? ou réfléchir politiquement ?

France 3 ferme sa soirée électorale en se réjouissant de l’unanimité de la presse pour titrer : « séisme ».

Titre qui se contente de reprendre le mot lancé par le premier ministre.

De quoi s’agit-il ?

Une abstention largement majoritaire.

L’extrême droite largement en tête des exprimés.

Une droite affaiblie mais seconde.

 Un PS désavoué, parti au gouvernement qui ne réunit même plus 10% des inscrits…

Des verts qui retournent à un score modeste, payant leur trop tardif désarrimage d’avec le PS.

Une gauche qui stagne à son niveau habituellement bas pour cette élection, alors que la perspective s’est, au niveau européen, concrétisée d’une autre place pour le Non de Gauche au parlement européen… La Fance ne réussit pas ce que la Grèce fait brillamment et qui en Europe va faire une meilleure place à la gauche au Parlement européen…

Pour ce qui nous concerne, nous la gauche, qui étions sous la bannière GUE, nous n’avons pas pu apparaître pour la réponse que nous sommes potentiellement. Nous n’avons pu être un Front de Gauche crédible, après qu’aux municipales il n’ait fait ses preuves que là où il était vraiment le Front de Gauche.

Une partie d’entre nous était encore sur le même rafiot que le PS il y a deux mois…

 Nous n’avons pas pu retrouver la dynamique que nous avions.

Et… nous avons si peu fédéré que le NPA, Nouvelle Donne et une liste féministe étaient sur des listes concurrentes …

Bref le Non de gauche à l’Europe des traités -présents et en cours d’adoption-  n’a pas, en France, conquis la place nécessaire, et qui était encore possible à l’issue de la Présidentielle…

Tout cela, on nous propose de l’appeler un « séisme ». Comme si c’était de la géologie, une sorte d’accident naturel… Quelque chose comme la météo : qui tombe du ciel…

Ce mot n’est pas juste, parce qu’il n’est pas politique.

Cette élection a été, en France, une défaite de la démocratie. Elle se traduit par une victoire, relative, de la force politique la plus antidémocratique de notre société… Celle qui a exercé le pouvoir, appuyé par l’occupant, en 40-44, celle qui a la nostalgie de la France coloniale et belliciste et qui propose à la crise économique des solutions inspirées par le racisme et l’archaïsme, celle dont le leader se réjouit de la perspective qu’un virus extermine les populations dont il craint qu’elles ne veuillent émigrer chez nous.

Il nous faut reconquérir ce que nous avions commencé à conquérir : l’hégémonie à gauche d’abord, puis dans le pays, des idées écosocialistes, citoyennes et révolutionnaires.

Ce n’est pas affaire de géologie, mais de politique.

Ce n’est pas un « séisme », c’est un événement politique grave, qui appelle des réponses politiques.

Le Front de gauche est plus urgent que jamais !

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.