Pascale Fautrier, sur son blog-médiapart « Vigilance citoyenne » alerte utilement et clairement sur les risques d’entrisme fascistoïde dans le mouvement pour la 6° république.
Parce que les faussaires ( – l’extrême-droite est historiquement une grande fabricante de faux, et une grande usagère…de l’affaire Dreyfus, aux faux tracts, aux fausses citations,au détournement des iconographies, à la calomnie… c’est leur panoplie d’élection –) du néo-fascisme s’insinuent où ils peuvent, décernant, par exemple l’étiquette de « résistant » à quiquonque s’attaque au « système »… Même si cette guerre au « système » n’est en réalité qu’un visage à peine rimmelisé des bons vieux anti-sémitisme, anti-féminisme, anti-communisme, racisme et homophobie… des héritiers de Pétain et Laval, inspirateurs des gros bras qui défilent à Paris en scandant « Travail, Famille Patrie », avant-garde des bataillons cléricaux de la « Manif pour Tous » …
Ces gens-là aimeraient morpionner le mouvement pour la 6° république, il faut s’en débarrasser, et les combattre pour ce qu’ils sont.
Plein soutien à Pascale Fautrier là-dessus.
http://blogs.mediapart.fr/blog/pascale-fautrier/241114/la-gauche-et-la-mouvance-rouge-brune-ma-reponse-judith-bernard-reiterant-son-soutien-politique
Dans le même billet, Pascale Fautrier esquisse les contours de ce que pourrait être la gauche écologiste, citoyenne et sociale pour agir au changement et à la démocratie dans notre pays où le gouvernement ne fait même plus semblant d’être démocratique ni démocrate… Cherchant sa légitimité chez les patrons, à Bruxelles, dans les autorités financières transnationales et à l’OTAN, et de plus en plus dans des démonstrations de violence policière contre les jeunes en lutte, le mouvement ouvrier ou des groupes ethniques stigmatisés par lui-même.
Pour esquisser cette gauche, Pascale Fautrier procède par inventaire :
“Leur dire que s’ils ne s’organisent pas politiquement à gauche, en obligeant la vraie gauche écologiste à s’unir (la gauche sociale d’EELV, la gauche du PS, le FDG, et la gauche de cette gauche, anarchistes, trotskystes etc.),”
C’est cette démarche que je voudrais discuter ici.
Le mouvement qu’il nous faut construire doit avoir pour but de renverser le pouvoir capitaliste, qui articule notamment les institutions de la 5° république, les traités anti-démocratiques européens, l’ordre atlantiste, le post-colionalisme, les dispositifs économiques néo-libéraux mondialisés, les partis qui soutiennent tout cela et fournissent le personnel politique pour le faire tourner. Personnel grassement rémunéré par les « retombées » du pillage économique que constitue la corruption généralisée des élus et ministres bourgeois.
Procéder par liste de composantes pour désigner ce mouvement c’est créer le paradoxe de toujours devoir juger si tel ou tel est « vraiment » de gauche… S’il mérite « vraiment » d’être invité dans le mouvement…
Ce qui pose deux problèmes :
- la légitimité de ceux qui jugent de cette vérité essentialiste…
- la fixation des acteurs – individus et organisation – dans un être et une essence… qui sont précisément les reflets de la situation politique déprimée et déprimante, incapacitante dans laquelle nous sommes.
En d’autres termes, il me semble que faire cette liste n’a aucun intérêt et beaucoup d’inconvénients… Et que le mouvement à construire doit l’être sur la base d’objectifs clairement formulés et d’actions anticapitalistes claires, efficaces et conduites de manière démocratique plutôt que sur la base d’une liste d’invités.
Quelques objectifs :
- en finir avec le régime présidentiel. Plus d’élection du président au suffrage universel. Mandat unique. Responsabilité du gouvernement devant le Parlement.
- Interdiction du cumul des mandats. Inéligibilité automatique des élus corrompus ou félons (achat de voix, trafic d’influence, abus de biens sociaux, etc..)
- Dénonciation des traités européens portant atteinte à la souveraineté populaire et nationale
- Fiscalité équitable entre capital et travail
- Maîtrise nationale de la finance, la monnaie et du système bancaire. Création d’une monnaie nationale indépendante
- Restauration des légitimités des communes
- Révocabilité des élus
- Hausse des salaires, sécurité juridique de l’emploi
- Politique publique éducative égalitaire laïque et nationale
- Restauration des libertés universitaires
- Retrait du Parlement européen tant que la constitution européenne ne garantit pas l’équilibre des pouvoirs législatifs, judiciaires et exécutifs et que les états membres n’ont pas récupéré leur souveraineté budgétaire, législative et diplomatique
- Maintien des 35 heures. Généralisation des 35 heures à la fonction publique
- Interdiction des rémunérations inférieures au smic, notamment dans la fonction publique (où elles sont fréquentes)
- Politique économique fondée sur le respect et la maîtrise de l’environnement et non son exploitation capitaliste
- Qualité de vie et prospérité des citoyens prioritaires sur les bénéfices financiers
- Restauration d’un système de santé publique égalitaire affranchi des critères de rentabilité capitaliste et du management bureaucratique qu’ils induisent. Politique nationale du médicament et des soins.
- Restauration de l’égalité des citoyens dans l’exercice de leurs droits de circulation et de déplacement (renationalisation des autoroutes, du ferroviaire, des transports en commun)
- Interdiction des partenariats privés-publics
- Egalité de tous les résidents sans distinction, notamment égalité de droit de vote
- Interdiction des expéditions militaires étrangères sans vote du Parlement
- Interdiction de la surveillance généralisée des communications
- Maîtrise publique des industries de réseaux
- Politique culturelle égalitaire et créatrice
- Lutte contre le racisme et le racialisme, le sexisme et le sexialisme, les inégalités de toutes nature
- Promotion des libertés individuelles
Je ne veux pas allonger la liste ici… Simplement dire qu’avec un tel programme nous serions surs de ne pas faire l’objet d’entrisme par les fascistes avec ou sans masque… Et que par ailleurs pour travailler ensemble à cela ce n’est pas sur critère d’appartenance aujourd’hui à tel ou tel groupe qu’il nous faut nous réunir.