Le deuxième “coming out” de Hollande. Il vient de se proclamer économiste libéral et le voici maintenant macho traditionaliste… François Hollande est un poète.
Chacun se souvient de la légèreté du martèlement anaphorique : « Moâ président »…
On admire chaque jour de nouvelles énigmes : « choc de simplification », « extinction de l’opacité ».
L’érotisme pointait dans « l’inversion des courbes ».
Bref Mac Mahon avait trouvé son maître en profondeur et en originalité…
Mais c’est maintenant de l’exquise courtoisie que le troubadour de Tulle a lancé sur les ondes :
"Je fais savoir que j'ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler".
On notera l’élégance de la désambiguïsation de « vie commune ».
En effet,
là où le limousin Guilhem, son modèle écrivait fastidieux :
« Ferai chansonnette nouvelle
Avant qu'il vente, pleuve ou gèle
Ma dame m'éprouve, tente
De savoir combien je l'aime ;
Mais elle a beau chercher querelle,
Je ne renoncerai pas à son lien”
lui précise que la vie qu’il partageait était “commune”…
Trop commune pour ce grand Coeur…
Car commune ne peut signifier ici “partagée”, sauf à prêter une redondance au Cyrano de l’Elysée, dans "la vie + commune + que je partageais"
Foin de banalité donc, vivons sans temps mort !
Mais de cela nous n’avons cure.
L’important est de noter que c’est lui qui « a mis fin à ».
Exactement la formule employée protocolairement par les présidents qui congédient un ministre : « le Président a mis fin aux fonctions du Ministre de l’Intérieur » (non, je blague…Holande ne s'en prendrait pas à plus costaud que lui...)
Bref, le Président démissionne la soi-disant « Première Dame », trop "commune" à ses yeux.
Par cette démission unilatérale, il confirme sa croyance en cette fonction qui pourtant n’existe pas dans notre république.
Survivance de la monarchie, où les péripéties de la vie amoureuse et de la diplomatie matrimoniale du Prince étaient inséparables de l’exercice et la représentation du pouvoir.
L’éviction des locaux, la suppression des collaborateurs et du budget, l’effacement électronique immédiatement consécutifs de la fin de la vie commune, signent l’ignominie de cette fonction, tâche sexiste sur la présidence.
Espérons qu’aucune femme n’acceptera plus ce costume dégradant.
Toujours aussi mal conseillé et inspiré, (mais qui sont les plumes du poète de Tulle?..)
Hollande confirme qu’il se prend pour un « monarque républicain », un prince élu dont le bon plaisir s’exécute en même temps qu’il se dit.
On pourra regretter que son verbe soit moins efficient quand il se coltine Monsieur Mittal ou les courbes du chômage.
Ou qund il rétablit ordre, démocratie et prospérité chez nos frères africains...
En tout cas ce n’est pas sur lui qu’il faut compter pour « changer la vie »…
C’était quand, au fait, "le changement ?"