La débandade actuelle des caciques de l'UMP est la suite logique de la défaite de Sarkozy.Elle signe la décadence de la cinquième république.
Le Concordia s'est fracassé, le commandement n'est pas à la hauteur. Les exigences minimales d'un comportement honorable dans le naufrage ne sont même pas respectées. Les médias sont prolixes quoiqu'effarés devant les verbatim.
Le petit potentat n'avait pas voulu prévoir sa succession.
Il avait même laissé prospérer la vacuité politique aux emplois de vizirs: premier ministre et chef du parti godillot.
Il est certain que des personnalités plus charismatiques ou plus compétentes aurait pu représenter, potentiellement des rivaux.
Le genre de pratique du pouvoir de ce président, en ligne directe avec les milieux d'affaires et les centres de décision de la ploutocratie hors institutions démocratiques, accompagné de la mise au service de l'état pour un destin personnel trouve, après la défaite, sa conclusion logique dans la fascisation de la base et l'effondrement moral, intellectuel et stratégique des cadres.
L'affichage d'une cour dépensière et arrogante(le Fouquet), la vulgarité du luxe (le sceptre-Rolex), l'aventure internationale (grâce et disgrâce des tyrans du Moyen-Orient), le culte de la consommation(travailer plus pour dépenser plus), le mépris du peuple(injurié au Salon de l'Agriculture).
Ce pouvoir collectionnait les stigmates de la décadence repue, arrogante, indifférente au citoyen.
L'aberrante parabole du "petit pain au chocolat" restera un symbole du niveau d'argumentation où est tombé le parti sécrété par cet exercice malsain du pouvoir.
Dans ces conditions, il n'est pas impossible que tout ce petit monde se rassemble à nouveau sous son caudillo.Berlusconi a tenu plus longtemps que Sarko.. Il y a un record à battre. Sarko reviendra peut-être du Cap-Nègre pour 100 jours, avant d'être aplati en rase campagne par Arcelor-Mittal ou quelque autre puissance n'ayant de compte à rendre à personne.
Plutôt que de seulement se divertir des pantalonnades du parti qui nourrissait la répugnante performance du sarkozisme, la gauche, et surtout la gauche de gauche, devrait dire clairement que c'est en ce moment que se voit le vrai visage de la droite, que les citoyens voient ce que c'est que le parti de l'argent: une association de malfaiteurs, qui ne tient que tant que chacun considère en retirer une part suffisante du gâteau, rapportée à sa capacité de nuisance.
L'effondrement de cete association (qualifiée plusieurs fois de maffia par Fillon lui-même) est instructif. En diagnostiquer les causes est une tâche démocratique. Il serait dommage que la droite "respectable", c'est-à-dire ceux qui ont quitté à temps le navire sarkoziste à la dérive (Borloo), soit la seule à bénéficier de la prise de conscience des victimes du sarkozisme... L'UDI ressemble en ce moment aux entrepreneurs de croisières qui ont espéré récupérer les clients de Costa après le naufrage
Il faut aussi prendre en compte que cette crise du parti le plus puissant - en ressources financières et en régiments de zouaves, aussi enthousiastes que méprisés par leurs officiers - du bipartisme pourrait être une occasion de reconstruction d'un espace politique pluriel, ouvert.
En finir avec la logique de l'alternance entre deux partis institutionnels, empêtrés dans la conformité libérale-capitaliste.
Il faut sortir de la 5° République, dont la caractéristique génétique est dans l'appui d'un président autocrate sur un parti populiste. Sortir d'un régime politique où l'assemblée nationale ne se définit que comme le festival des pom-pom girls du Président et de ses rivaux.
Le naufrage du Concordia-UMP fait signe vers la 6° république.