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Billet de blog 20 février 2018

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NévroLand

Les Xénnials, vous connaissez ? C’est ma génération. Je suis né au début des années 80, après les premiers chocs pétroliers, après les Trente glorieuses. J’ai connu les K7 sur lesquelles j’enregistrais les chansons à la radio, les VHS sur lesquelles j’enregistrais les films à la télé, j’ai connu le Club Dorothée et les Goonies…

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Les Xénnials, vous connaissez ? C’est ma génération. Je suis né au début des années 80, après les premiers chocs pétroliers, après les Trente glorieuses. J’ai connu les K7 sur lesquelles j’enregistrais les chansons à la radio, les VHS sur lesquelles j’enregistrais les films à la télé, j’ai connu le Club Dorothée et les Goonies… la première Nintendo (NES), puis les premiers ordinateurs, l’arrivée d’Internet… j’ai même connu les Tam-tam d’Alcatel, puis les téléphones portables et les smartphones. J’ai connu la cuisine de ma mère et les premiers Mc Donald’s, … j’ai connu une évolution technologique que mes parents et mes grands parents n’ont pas connu de toute une vie.

La plus grande différence avec les générations précédentes ? Nous sommes la première à être née en sachant que nous avions la puissance de détruire absolument tout ce que nous connaissons et que toutes nos actions ont un impact sur notre environnement. Nous sommes la première génération à naître avec la connaissance que nous sommes en train de précipiter notre fin. De tout temps nous avons eu conscience de notre condition d’être humain, mortel. De tous temps nous avons conscience des forces créatrices et des forces destructrices qui nous habitent et nous animent. Nous en avons fabriqué des mythologies, des spiritualités, des religions, une littérature, l’art… le Bien contre le Mal.

Mais quelque chose a pris le pas aujourd’hui, fait d’un savoir scientifique à jamais incomplet, de connaissances parcellaires, d’opinions propagées à la vitesse de la lumière, d’une production et d’une diffusion effrénée d’informations, … le tout scellé par la pierre angulaire de la culpabilité.

Pour mes parents et mes grands parents, le futur était infini et synonyme d’un monde meilleur. Nous sommes la première génération à mesurer l’impact de l’Homme sur la planète, le vivant, l’économie, les sociétés, … Le discours scientifique nous rappelle que nous avons dépassé les capacités de renouvellement de notre planète, nous consommons trop, nous polluons trop, … et les catastrophes sont devant nous. Pour notre génération, l’avenir devient anxiogène et tout ce que nous vivons contient son lot de néfaste. Chacune de nos actions recèle sa part de destruction… à commencer par le choix d’écrire ce billet et d’en écrire d’autres. Créer un blog ? D’accord mais alors comment minimiser l’impact néfaste sur la planète ? Comment ne pas contribuer encore plus à l’hégémonie de Google ? Créer mon blog avec WordPress et un hébergement classique… mais ce sera un énorme data center qui consomme des ressources énergétiques colossales ! Et le CMS va effectuer des milliers de requêtes au serveur pour n’afficher qu’un simple texte de quelques centaines de mots. Et voilà comment je me retrouve systématiquement pris dans cet enfer de conséquences liés à chacun de mes choix. Pour ce blog finalement, ayant déjà un abonnement à Mediapart, je m’insère donc dans leur offre déjà existante.

Voilà l’enfer que je vais tenter d’explorer à travers ce blog. L’enfer de Névroland.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.