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Billet de blog 1 novembre 2009

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The Wire (1/2)

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Je n'ai plus que quelques épisodes de « The Wire » à visionner. Un peu comme si j'abordais les 50 dernières pages d'un roman qui en fait 700, hésitant entre l'envie d'en connaître le dénouement et celle de faire durer le plaisir. Impossible de décrire en quelques phrases l'intelligence, l'ampleur et l'humilité d'une telle œuvre. 53 heures nous dit Dominique Conil dans son magnifique billet (http://www.mediapart.frhttp://blogs.mediapart.fr/blog/dominique-conil/161208/the-wire-roman-russe) 53 heures si l'on cumule les 10 à 13 épisodes de chacune des 5 saisons de "The Wire". 53 épisodes pensés comme un tout, écrits par un ancien journaliste, David Simon et Ed-Burns, ancien policier et enseignant, tous deux de Baltimore, la ville dont il est question ici. Difficile d'imaginer le travail, les heures de tournage qu'ils ont pu représenter. La vie de dizaines de personnages, les intrigues policières, les événements politiques construits sur une telle durée, je ne pense pas que l'équivalent existe dans une autre série TV. Un exemple : il faudra toute la saison 4 à la police pour découvrir comment un réseau de drogue a pu conquérir toute une partie de la ville sans faire de morts. Difficile également de trouver un point faible à cette œuvre. Bande son, photographie, décors, jeu des acteurs (une bonne partie non professionnels), scénario, dialogues, rythme,... tout force l'admiration. J'ai visionné certains épisodes, certaine scènes plusieurs fois, tant pour en apprécier la virtuosité que pour être certain de ne pas rater un élément clé. Pour le plaisir des dialogues aussi. Un peu comme dans un bon Tarantino certaines scènes sont étirées pour savourer une blague, une situation, un dialogue. Scènes de rues, ou les gamins passent le temps comme ils peuvent en tenant leur « Corner », scènes de bureau, au commissariat surtout, scènes de beuveries, scènes de tuerie aussi, crues et sobres, scène d’enquête policière. Cette scène par exemple est complètement délirante« Stringer Bell » applique les cours qu’il suit à la Business School locale pour repenser le positionnement stratégique de son équipe de dealers ! http://www.youtube.com/watch?v=BPS9YKGaKQEEt celle là, où le sénateur Clay Davis recoit un subpoena (Injonction à comparaître) de la police locale.La vie comme elle va dans une ville américaine rongée par la pauvreté et la drogue. Un peu comme dans un Zola ces descriptions finissent par constituer un tableau réaliste, le détail au service du tout, un tout qui donne le vertige. Un point faible alors ? Peut-être les deux auteurs ont-il voulu « trop en mettre », après sans doute des années de frustration à contempler et à subir les vicissitudes de la politique locale, du manque de moyens systématiques, des changements d’objectifs permanents dictés par les alliances politiques et les emballements médiatiques médiocres.

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