Le Ghana est sans doute un des pays les plus démocratiques d'Afrique. Il est classé à la 94ème place de l'indice de démocratie créé par The Economist. Place certes peu réjouissante, mais néanmoins meilleure que celle de l'Algérie (133ème), du Cameroun (126ème), du Nigéria (128ème) ou de la Côte d'Ivoire (134ème), tous les 4 incapables d'accéder aux 1/8 ème de finale. Seule l'Afrique du Sud fait mieux en matière de démocratie (31ème selon The Economist) et pire en foot. Vous me suivez? Le classement date de 2008, date à laquelle des élections ouvertes et justes ont eu lieu au Ghana, élections qui n'ont peut-être pas été prises en compte dans le classement. Et donc il semblerait bien, que les résultats footbalistiques aient quelque chose à voir avec l'état démocratique d'un pays.
Prenons les pays d'Europe maintenant. Allemagne et Pays Bas, qui accèdent aux 1/2 finales, sont également parmi les pays les plus démocratiques d'Europe, mis à part les pays scandinaves. Les plus démocratiques en tous cas des pays qui participaient à la coupe du Monde. Le Danemark, placé 5ème, s'est fait battre par les Pays-bas, placé 4ème ! La seule exception est la Suisse (8ème), qui aurait du finir en tête de son groupe, en tous cas devant l'Espagne (15ème) et surtout le Chili (32ème). Etant donné l'Etat de la démocratie en France et en Italie, il n'est guère surprenant que ces 2 pays se soient fait sévèrement torchés. Ce qui s'est passé en France pourrait nous donner un début de lien de causalité.
Pour cela, il faut d'abord revenir 2 minutes sur les fameuses valeurs du sport, et voir si une équipe constituée et motivée selon les valeurs démocratiques à plus de chance de réussir qu'une équipe issue d'un régime autoritaire. Recherche de la vérité, promotion au mérite, générosité, engagement, désintéressement, transparence, respect des lois, élections libres et ouvertes, égalité devant la loi, reconnaissance du rôle de chacun, fraternité... si l'on croit en ces valeurs, on ne peut pas être surpris qu'une équipe sélectionnée par un "coach" maintenu par des instances vieillissantes et opaques soit battue. Quand le mode de gouvernance d'un pays est fait de passe-droits, d'affairisme, d'entorses permanentes aux règles, de mépris, d'agressivité.. il ne faut s'étonner que les joueurs fonctionnent sur le même mode et se fassent sanctionner sur le terrain. Inversement, un pays où la démocratie progresse doit naturellement arriver à sélectionner les meilleurs et surtout ceux qui se "demandent plus ce qu'ils peuvent faire pour le pays que ce que le pays peut faire pour eux". Quand on compare la modestie d'un joueur comme Müeller (20 ans, première sélection pour l'Allemagne et plusieurs buts) à la bêtise crasse des joueurs français refusant de chanter la marseillaise, on comprend que la façon de sélectionner et de diriger a forcément un impact sur le résultat.
Selon mon modèle simplifié, je peux prédire les résultats suivants :
Espagne - Paraguay : l'Espagne gagne
En demi-finales
Espagne - Allemagne : Allemagne
Uruguay - Pays Bas : Pays-Bas
En Finale
Pays-bas - Allemagne : Pays-Bas
Comme disait mon prof de simulation : tous les modèles sont faux, certains sont utiles...
Peut-être pourrait on inversement amender le modèle de "The Economist" en lui faisant prendre en compte les résultats de la Coupe du Monde de foot, et ceux des jeux olympiques.