A l’heure où la France se glisse avec délice dans les torpeurs estivales aoûtiennes, journalistes, communicants et politiques succombent à un marronnier inoxydable de l’agenda médiatique : la mise en scène des vacances des dirigeants. Une opportunité de communication où se dénoue l’officielle cravate et tombe l’austère costume du pouvoir. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la ficelle de l’ « estivant politique » ne date pas des années Sarkozy où yachting, jogging, randonnée à vélo, masque et tuba ont été déroulés avec abondance pour et par la presse qu’elle soit « people » ou plus institutionnelle.
Pour les politiques, c’est souvent l’occasion de se refaire une virginité d’image et apparaître au final comme n’importe quel Français lambda même si la vigilance laborieuse doit rester de mise en toutes circonstances. On est dirigeant ou on ne l’est pas ! Petit tour d’horizon des grandes figures en bermudas et en mocassins au fil des décennies grâce à quelques pépites glanées sur le site de l’INA.
Le général de Gaulle aurait probablement poussé une gueulante homérique s’il avait dû composer avec une horde de caméras, de micros et d’objectifs photos venus le suivre dans sa retraite protégée de la Boisserie en Haute-Marne. A ceux qui tentaient malgré tout de braver l’inflexible étanchéité que l’homme de l’appel du 18 juin 1940 imposait à propos de ses vacances, ce dernier aurait déclaré (1) : « Je ne suis pas un fauve au Jardin des Plantes ». Autrement dit, circulez ! Il n’y a rien à voir.