« … Et voir grandir la flamme dans vos yeux » ! Et de flamme, le « satané » docteur Stéphane Delajoux a dû effectivement affronter quelques retours dans sa rocambolesque controverse avec le vénéré rockeur Johnny Hallyday. L’entourage du chanteur a particulièrement bien su exploiter à son avantage les ressorts d’un canevas médiatique récurrent et redoutable pour qui se voit précipité du mauvais côté de la barrière : l’indissociable binôme « victime – coupable ». Certains médias n’ont d’ailleurs pas hésité à transformer le Dr Delajoux en bouc émissaire idoine, abondant ainsi dans le sens de la communication du chanteur visant à protéger des enjeux qui sont largement au-delà du bulletin de santé défaillante du Jojo national.
Le canevas médiatique « victime-coupable » repose sur un mécanisme largement rôdé et à l’impact médiatique toujours efficace. Comme dans les contes enfantins, la répartition des rôles est bien bordée et particulièrement binaire avec d’un côté, les bons, les gentils et les vertueux, et de l’autre, les mauvais, les méchants et les vicieux. A partir de là, toutes les combinaisons sont possibles pour rendre l’histoire croustillante ou le débat émoustillant.
Dès qu’une échauffourée commence à poindre dans les médias, celle-ci fonctionne invariablement sur l’axiome qui veut qu’à toute victime doit correspondre un ou des coupables. Pré-requis accusateurs et clichés victimaires prennent vite le pas sur toute autre considération éditoriale. Les journalistes jonglent alors dangereusement entre le brevet « d’innocence » et le délit de « sale gueule ».