Pour Monsieur Darras, les catastrophes, c’est réservé aux autres. Ça se regarde à la télé.
Je me demande, lorsqu’est posée la question de ceux qui en meurent, s’il accorderait un accessit à une forme de désobéissance répondant de manière « intelligente » à la cuistrerie qui nie la pente climatique. En supposant toutefois qu’il soit seulement capable d’en imaginer une.
La désobéissance, Monsieur Darras, c’est fait pour emmerder le monde, vous savez ! Votre monde, Monsieur Darras, celui des bien assis bien élevés bien trop contents pour afficher une quelconque différence car vous êtes conforme. Sinistrement. Vous vous trouvez du souffle à glousser dans le sens du vent. Mais prenez garde au vent ! Les tempêtes qui s’annoncent emporteront les vesses de votre pensée avec tout le reste de vos certitudes béates.
Vous vous dites que ces histoires de climat c’est du cinéma, comme si toute l’Existence était projetée sur l’écran où vous vous mirez chaque matin en vous rasant, sans que vous en captiez rien de vivant car vous n’êtes même pas là. Ce qui est frappant, justement, c’est votre absence.
Le monde s’effiloche autour de vous et vous continuez de pérorer sur la bonne manière d’être activiste (ce que vous ne serez jamais), afin sans doute de soutenir mollement une abstraction que vous avez lue dans un journal.
Elle est affligeante d’aveuglement, l’énumération des catastrophes à venir que vous nous faites sur le mode goguenard des dégoûtés, cette insupportable manière d’aligner des épithètes posées dans le discours comme des crottes sur un trottoir tant elles ne sont là que pour faire genre, vides qu’elles sont de toute sincérité. Parce que, soyons clairs, c’est bien de sincérité qu’il s’agit quand on observe une jeunesse affolée par le caractère obtus de la bien-pensance dont vous êtes un des assommants porte-parole.
Cette jeunesse en colère a peur et tout lui est bon pour le faire savoir, que ça vous plaise ou non.
Et à tout le moins, les grands oiseaux timides qui pour ne pas voir s’enfoncent la tête dans le sol ont la sagesse, de crainte de manger de la terre, de ne pas ouvrir le bec.
Coin coin.
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