La défunte « Défense du Consommateur » avait jadis coutume de nous alerter sur les publicités mensongères. Et les étiquettes sur les flacons du temps de Grand-Maman (où pullulaient les contrefaçons) prévenaient le client : « se méfier des imitations ». En l’espèce et en matière de philosophie, il semble que nous ayons affaire, dans la personne dudit « philosophe », à un article de contrebande.
La philosophie, croit-on savoir, est censée éclairer les humains, aller patiemment au fond des choses et des idées pour y débusquer avec finesse les petits et grands mystères qui font la substance de la réalité et les labyrinthes du langage. Une espèce de travail d’orfèvre, d’horloger, d’entomologiste décomptant avec une toute petite pince les dents de sagesse des mouches sous une grosse loupe. Pour comprendre. Si possible sans abuser des mouches et sans non plus se vautrer dans la muflerie, mais il ne faut pas demander l’impossible...
Car Monsieur Enthoven, au contraire, pratique son activité avec des outils de terrassier (noble métier mais d’une autre nature) et fait usage, entre deux coups de pioche dans la bouillasse, d’un langage de charretier (noble métier mais d’une autre compétence). On ne serait pas surpris de le voir cracher dans ses mains avant d’attraper le manche. Pourtant, il parvient à lancer des éructations sans se les noircir, un talent que manient avec élégance les goujats de la bourgeoisie.
J’imagine cependant qu’après nous avoir gratifiés de ses rejets gastriques, de cet antisémitisme d’apéritif qu’il nous jette à la figure, il doit avoir la langue un peu chargée, tant cet étalage d’après boire est incommodant.
L’Assemblée Nationale, Monsieur, est déshonorée dès lors qu’on a plus les moyens de s’y engueuler lorsque c’est nécessaire et nous n’avons nul besoin de vos sermons orduriers qui voudraient nous faire plier devant je ne sais quelles convenances que vous ne pratiquez pas.
Au nombre des « vilains » de ce monde que vous pointez du doigt, on est un peu surpris de ne pas voir le sieur Netanyahu que vous semblez avoir omis de votre catalogue du mal absolu. Il parait pourtant fort bien placé parmi les compétiteurs qui laisseront dans l’Histoire une trace d’abomination que vous pourriez, sait-on jamais, regretter un jour d’avoir nourrie de votre complaisance.
Quant aux « outrances, aux gifles, aux fake news, aux mains au cul », on vous les laisse en nous inclinant devant l’usage expert que vous en faites.
Dans votre épouvantable prose, la déficience la plus visible, c’est celle du savoir philosophique que vous prétendez incarner.
Ressaisissez-vous, mon brave, faites taire en vous l’hystérie « islamiste » que les gens raisonnables ne voient nulle part à l’Assemblée. Pleurez plutôt la République insultée par le député Meyer-Habib qui illustre si parfaitement avec d’autres réactionnaires mal embouchés sa dégradation et sa honte. Et surtout, n’oubliez pas qu’ici, le seul « haut-parleur que personne n’a élu », c’est vous !
OF