J’ai eu l’occasion d’assister, il y a quelques bonnes années, à une conférence de Henri Peña-Ruiz et je dois dire qu’à la sortie j’avais eu l’impression d’être exactement dans le même état qu’en y entrant un peu plus tôt, additionnée d’un certain agacement de n’avoir somme toute rien appris.
C’était quelque chose de froid.
Des phrases...
Mais pas beaucoup de lumière.
Or la philosophie, ça éclaire, non ?
Ça cherche à réveiller les gens.
A les aider à réfléchir.
Mais certainement pas à les embrouiller en jouant au savant bravache qui n’a pas peur de se fritter avec les gros mots qui salissent le temps présent, et ce, à mains nues comme un vrai dur de la pensée moderne !
Phobie : « Forme de névrose caractérisée par la peur, la crainte morbide de certains objets [...] de certaines idées ». (Robert)
La névrose anti-islam constitue-t-elle un droit ?
Ou bien est-elle une maladie de notre société et, à ce titre, ne doit-elle pas être soignée, justement, par les mots du philosophe ?
Or ici, point de philosophie, mais un bavardage trébuchant sur une grossière faute de vocabulaire, grossière faute de sens, grossière faute morale, grossière faute politique.
Et qu’est-ce que ça révèle : que M. Peña-Ruiz, dans une pseudo-laïcité ayant perdu la neutralité qui la fonde, voudrait mettre à égalité toutes les névroses anti-religieuses et donc relativiser l’ostracisme nauséabond dont les musulmans sont la cible et qu’on entend alimenter de toutes parts.
Quel courage intellectuel de se laisser glisser comme ça dans le grand torrent de bouillasse !
Olivier Foucher