Comme trop souvent, à Marianne comme ailleurs, les agacements de certains « docteurs » de la presse ne s’embarrassent pas du réel.
Certes, quoiqu’il n’émette aucun doute sur le bien fondé du gavage consenti à mon banquier (contemporain de la confiscation de mon livret de Caisse d’Epargne), Emmanuel Lévy fait œuvre utile en pointant les détournements de l’argent des contribuables. Certes, il se montre capable de relativiser lorsqu’il oppose indigents et nantis de la subvention associative. Encore eût-il du se souvenir qu’à Marseille, le Planning Familial est à la rue et qu’en la matière, l’argument nauséabond « où va le pognon » ne peut faire oublier l’abandon du maillage associatif, social et culturel, déjà délaissé par la gauche.
Le petit monde des saltimbanques encore vivants, lui aussi bien éprouvé par le torpillage de son existence associative, n’a pas plus à attendre de Monsieur Lévy pour se voir un peu mieux compris et admis comme une part utile à la vie du peuple.
Au chapitre « billet d’humeur », Monsieur Lévy a retenu et fait sienne la recette de Monsieur Sellières, ci-devant chef du MEDEF : une cuillérée de gros chiffres et deux cuillérées de gros mots (déséquilibre permanent, luxe, béquille, travailleurs, cachets faramineux… ).
Depuis 2003 et sa grande chasse au gaspi intermittent, l’Unedic qui est au cœur de la question déficitaire interprofessionnelle n’a pas daigné publier ses comptes. Pourquoi ??? Des quantités de petits intermittents plus ou moins tricheurs ont été balayés mais Endemol… ou FR3… ou les scènes nationales… continuent à confondre Assedic et masse salariale en exigeant de nombre de leurs employés permanents qu’ils pointent régulièrement à l’intermittence.
Quant au clown en Rolls, il n’est concerné par l’intermittence que dans les rêves où Albert Londres vient vous serrer dans ses bras : c’est plafonné, ces choses-là, Monsieur Lévy !
Bref il semble que, possédant mal votre sujet, vous ayez été poussé par la facilité à ce petit penchant démagogique et malvoyant qui fait vendre : la détestation omnidirectionnelle.
Or si pour alimenter les délires des Cafés du Commerce vous n’avez trouvé d’informateurs que parmi des soûlographes d’arrière-salles, que n’avez-vous consulté un journaliste ?!
Olivier Foucher
Artiste de Spectacle
Marseille