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Billet de blog 6 mai 2024

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Le lycée professionnel - Conférence/débat aux AMFIS 2023

[ARCHIVE : 25 août 2023] Mon intervention au nom du collectif #PréparonsLaRiposte lors de la conférence/débat "Lycée professionnel : notre contre-projet émancipateur face au projet destructeur de Macron".

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Illustration 1

Intervenant·es : Sigrid Gérardin Co-secrétaire générale du SNUEP-FSU, Séverine Depoilly Maîtresse de conférence en sociologie à l’université de Poitiers, Olivier Salerno Membre du collectif #PréparonsLaRiposte et Alexis Corbière Député de la Seine-Saint-Denis

Je m’appelle Olivier Salerno, je suis prof d’atelier en lycée pro à Nice où j’enseigne les métiers du graphisme et de la communication visuelle. Je représente le collectif #PréparonsLaRiposte que l’on a créé avec Armel Briend et Germain Filoche, tous les deux profs en lycée pro également, à Grasse et à Bobigny.

On a créé ce collectif en novembre 2022 suite aux annonces très volontaristes de Macron. Car pour nous, cette réforme devait être connue bien au-delà du monde de l’Éducation, dans le sens où deux choses assez nettes s’en dégageaient :

1. Dans un premier temps, le retour de ce qui ressemble fort au travail des enfants.

2. Et la continuité de la casse de tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à de la protection dans le monde du travail.

Le profil des élèves de lycée pro.

Avant d’aller plus loin, j’aimerais dresser le profil de nos élèves.

Beaucoup de celles et ceux qui s’orientent en lycée pro arrivent assez abîmés du collège. La plupart viennent de milieux très populaires : plus de 90 % affichant des Indices de Position Sociale inférieurs à la moyenne nationale.

Leurs orientations ont souvent été subies. Même si beaucoup formulent des voeux vers des métiers qui peuvent leur plaire, s’ils viennent chez nous, c’est que leur parcours scolaire ne s’est pas toujours super bien passé.

Les savoirs du collège ne sont pas acquis et les élèves ont souvent des problèmes de méthodologie qu’ils traînent depuis longtemps. Un exemple parmi tant d’autres : ils ne prennent pas de notes. Dans mes cours théoriques par exemple, j’explique, on échange, puis on fait une pause. Et là je dicte le cours.

Beaucoup arrivent cassés en seconde, avec un ressenti assez marqué vis-à-vis de l’école et de l’institution en général.

Il leur a manqué du temps au collège, sachant qu’on n’y redouble plus et que l’on fait passer les élèves comme des savonnettes de la 6e à la 3e, même si ça se passe mal.

Ils sont bien plus jeunes qu’il y a une vingtaine d’années où en entrait en lycée pro après avoir redoublé plusieurs fois. Aujourd’hui, on y rentre aux alentours de 15 ans. Et il faut avoir ça en tête quand on pense à des périodes de stages de 4 à 6 semaines dans différents secteurs. Pour travailler sur un chantier ou s’occuper de personnes âgées par exemple.

Plus de temps pour prendre le temps

Il y a donc un grand besoin de temps et d’attention. Et là-dessus, nos gouvernements successifs s’affairent depuis des années à casser un des outils qui pouvait encore “réparer” ces adolescents, qui aux yeux de la lois sont des enfants, en les orientant de plus en plus tôt vers le monde du travail.

Le lycée pro est grignoté petit à petit depuis une quinzaine d’années et aucun bilan n’a été tiré des deux précédentes réformes qui nous ont littéralement mis à genoux en nous retirant une année complète de formation et plus de la moitié des heures d’enseignements généraux.

Et tout ça se passe dans une indifférence quasi-totale. Pourtant, le lycée pro représente 1/3 des lycéens de France. Environ 700.000 élèves… Mais comme ils viennent de catégories sociales populaires, et bien comme dans tous les autres domaines, ils sont sous-représentés dans le débat public.

Et là, Macron nous annonce que le temps passé en stage par les élèves va doubler, alors qu’actuellement, ils font déjà 22 semaines de stage sur leurs 3 années de formation. Ce qui n’est pas rien.

C’est-à-dire que nos élèves, qui voient leur temps passé au lycée se réduire comme peau de chagrin depuis des années, vont y passer encore moins de temps, au profit du temps passé en entreprise.

Pour résumer, on a des élèves de plus en plus jeunes, diplômés d’un bac pro light, qui cumulent les lacunes, et à qui on retire progressivement et définitivement les moyens de s’en sortir.

L’entreprise, ce n’est pas l’école

Car ce n’est pas l’entreprise qui peut remplacer l’école. Déjà parce que les patrons des petites boîtes ne veulent pas s’embêter avec des ados. Ça, c’est notre rôle à nous les profs. Ils sont ok pour des stages courts, mais à cet âge, il ne faut pas que ça dure trop longtemps.

Et on le voit, les périodes de recherches de stages sont très stressantes pour nos élèves, qui se prennent refus sur refus dans leurs démarches. C’est loin d’être rare qu’un gamin de 16 ans nous explique s’être fait jeter de 10, 20 ou 30 entreprises différentes. Là pour le coup, ils la voient bien la réalité du monde du travail.

J’ai connu une époque où on faisait des exercices de mises en situation pour préparer nos élèves dans leurs démarches. Aujourd’hui, on n’a plus du tout de temps pour faire ce genre de choses.

L’entreprise, elle est là pour leur donner une expérience. Dans un salon de coiffure, quand on a 15/16 ans, on accueille la clientèle, on passe le balais, on fait des shampoings, on s’occupe des stocks, mais on ne se lance pas directement dans une coupe de cheveux. 

S’exercer sur des mannequins de tête, rater, passer 3 ou 4 heures sur un dégradé ou une mise en plis, ça, c’est dans les ateliers du lycée qu’on peut l’apprendre. Et on comprend bien là qu’en aucun cas l’entreprise ne peut, ni ne doit remplacer l’école dans la formation.

Et c’est une évidence : ce n'est pas en réduisant le nombre d'heures passées à l'école que l'on peut former correctement les futurs professionnels. 

Lycée pro. : une Zone À Défendre !

Donc nos élèves ont besoin de temps pour s'instruire, se former et s'ils le souhaitent, poursuivre leurs études après leur bac pro, pour compléter leur formation ou pourquoi pas changer d’orientation.

Alors avant même de parler de projet désirable à construire, la première des revendications, c’est de rendre ce temps qui a été volé à nos élèves de lycée pro, qui sont ceux qui en ont le plus besoin !

J’assume d’être sur une posture défensive, de ZAD, de Zone À Défendre, dans le sens où c’est une véritable spoliation à laquelle on assiste depuis des années.

Apprentissage et lycée professionnel

Évidemment, il faut aussi déconstruire l’imaginaire de Macron et son monde. À savoir que pour eux, l’enseignement professionnel doit se calquer sur le modèle du tout apprentissage, en remettant les enfants au boulot, et particulièrement ceux des milieux populaires.

Loin d’être nouveaux, leurs arguments peuvent passer pour du bon sens. Avec, dans l’idée, que pour certains gamins pour qui le collège a été compliqué, et bien travailler tôt peut être une solution.

Si on fait un rapide sondage, il n’y a pas beaucoup de monde capable d’expliquer clairement la différence entre apprentissage et lycée professionnel. 

Le terme d’apprentissage a une connotation positive dans l’inconscient collectif. Ça s’explique, car beaucoup après guerre ont pu se construire et évoluer grâce à ça.

Ma mère par exemple, a développé un savoir-faire hors pair en CAP couture floue, en passant d’abord par un apprentissage chez un grand couturier en tant que petite main. Quand on évoque ses souvenirs, lui viennent principalement ceux qui ont fait ce qu’elle est devenue. Et pour les personnes de cette génération, même si le quotidien était loin d’être facile, les centres d’apprentissage permettaient de s’élever socialement sur le long terme.

C’est l’historien Gérard Noiriel qui explique qu’ils étaient la planche de salut de la classe ouvrière, dans un contexte encore fortement industrialisé et pendant les fameuses 30 glorieuses, qui permettaient une certaine perspective d’avenir.

Mais aujourd’hui, le contexte économique a radicalement changé. Et quand on explique qu’un apprenti dépend de son entreprise, et que la réalité de la petite entreprise est bien plus fragile et précaire que le ministère de l’Éducation Nationale, ça change la donne.

Il faut comprendre qu’un apprenti n’est pas scolarisé s’il n’a pas d’entreprise. S’il est confronté à un problème quelconque et qu’il perd son lien avec elle, il est tout simplement déscolarisé.

C’est donc malhonnête quand on nous explique que l’apprentissage ça marche, alors qu’on compare les apprentis du supérieur, déjà diplômés, et dans des cursus de type “Assistants en Ressources Humaines” ou “Chargés de Communication”, avec les lycéens professionnels qui n’ont pas encore le bac et qui suivent des formations dans la restauration, l’industrie, l’artisanat ou les métiers du lien.

D’un côté, on a des adultes qui ont déjà un bagage, qui font un vrai boulot, mais avec un statut de travailleur qui ne coûte quasiment rien à l’entreprise, et de l’autre, on a des enfants sous statut scolaire qui font des stages. Comme ces gamines non expérimentées en Bac pro ASSAP (Accompagnement, Soins et Services À la Personne) quand elles se retrouvent face à des personnes âgées en établissement sanitaire, dans un environnement stressant et soumis à des cadences de dingue.

Car la réalité des chiffres c’est que si l’on compare les lycéens et les apprentis d’un même niveau en bac pro, 40% poursuivent leurs études en lycée pro contre 9% en apprentissage. Et une enquête récente révèle que près de 40% des jeunes abandonnent ou sont éjectés de leur apprentissage en niveau bac pro.

J’ai enseigné à Douai quelques années. On avait un gamin complètement paumé, déscolarisé, tout jeune, et qui venait de décrocher un apprentissage dans la restauration grâce au suivi de ses éducateurs. Le resto dans lequel il bossait et qui l’a accueilli d’une façon très correcte a mis la clé sous la porte. Déscolarisation, retour à la case départ…

Objectif plein emploi précaire

Macron veut généraliser ce statut en annonçant 1 million d’apprentis pour la rentrée 2023 et en augmentant en parallèle la dose des stages côté lycée pro, qui seront maintenant rémunérés, histoire de faire se ressembler de plus en plus ces deux types de formations.

Sachant qu’un apprenti égal un chômeur en moins. On voit ici que l’objectif, c’est de participer au plein emploi, précaire, coûte que coûte, quasi-gratuit pour les entreprises puisque subventionné par les pouvoirs publics. Car l’apprentissage coûte très cher, bien plus que le lycée pro.

Dans leur idée, la scolarité d’une grande partie des lycéens et lycéennes des milieux populaires (on le rappelle : des mineurs non diplômés) dépendra de plus en plus du monde de l’entreprise et aura pour vocation de combler rapidement les emplois en tension.

Mater la jeunesse

Si je dis ça, c’est que Macron veut une employabilité rapide et efficace après le diplôme. Aller au boulot tout de suite, très jeune, sur des emplois en tension avec un diplôme à minima, c’est ça leur projet.

Il faut mater la jeunesse, on l’a vu au début de l’été. Et on va l’envoyer au boulot, à l’ancienne… Macron l’a dit le 24 juillet à Nouméa : il faut “Réinvestir sur notre jeunesse pour lui fixer un cadre”. De “Travail, ordre, progrès” à la fin de la séquence des retraites, on est passé à “ordre, ordre, ordre” pour parler des jeunes des milieux populaires.

Et la nomination de Gabriel Attal en tant que ministre de l’Éducation nationale, grand penseur du SNU (le Service National Universel), et favorable au port de l’uniforme à l’école, ne fait que le confirmer.

Le travail des enfants ?

J’ai en tête plusieurs choses que je mettrais en parallèle sur les derniers mois et les dernières années : 

Tout d'abord le développement des écoles de productions, qui sont encore un autre type de structures, privés hors contrats, qui font bosser des gosses de 15, 16, 17 ans qui passent les 2/3 de leur temps à travailler gratuitement au sein d’ateliers scolaires pour des clients réels. On nous présente ça comme une alternative pour élèves décrocheurs. Total veut les soutenir à hauteur de 60 millions d’euros par an. Peu nombreuses jusque-là, elles étaient 7 en 2000 et 26 en 2018. Le but étant de les multiplier encore par 4.

Également un article de Regards en mai dernier, qui explique que le gouvernement australien veut fixer l’âge minimum pour travailler à 13 ans pour des travaux légers. Et qu’en Italie, près d’un mineur sur quinze travaille dans la restauration, la vente ou l’agriculture.

Il y a aussi ce post récent, en mode “good vibes” sur les réseaux sociaux du Parisien, qui présente un gamin de 13 ans d’une cité de Seine-Saint-Denis, qui bosse comme un dingue à vendre des smoothies sur les marchés, et qui est encensé sur les réseaux sociaux.

Ou encore la déclaration d’Alexandre De Juniac, l’ancien PDG d’Air France en 2015, qui s'est dit prêt à remettre en cause tous les acquis sociaux, y compris l'interdiction du travail des enfants et le droit de grève.

Et là, les annonces de Macron qui projette de payer les stages entre 1 et 2 euros de l’heure en lycée pro qui, on le rappelle, concernent les jeunes des catégories les plus populaires. En gros, on propose un complément de revenus, grâce à leurs gamins, aux familles qui subissent le plus l’inflation.

Tout ça fait beaucoup…

Discriminations, VSS, accidents du travail…

Et je vous laisse imaginer que les situations de discriminations et de Violences Sexistes et Sexuelles ruissèlent en toute logique sur le monde de l’enseignement professionnel, qui se rapproche de plus en plus de celui du travail. C’est régulièrement que l’on est obligé de black-lister des entreprises où des jeunes filles se sont fait harceler pendant leur stage.

Idem pour les règles de sécurité : les apprentis sont sur-représentés dans les accidents du travail.

Pour 2021, c’est :

- 12 000 accidents du travail

- 180 nouvelles incapacités permanentes

- 5 décès

16 ans, écrasé par le tracteur qu’il conduisait pour son entreprise de paysagiste.

14 ans, écrasé par un mur en démolition sur un chantier.

18 ans, mort après avoir été blessé à la tête par un pont élévateur dans un garage.

L’ubérisation, même à l’école !

Carrément, la réforme prévoit de placer nos élèves sous la double tutelle du ministère de l’Éducation nationale ET du ministère du Travail. C’est un bon de 100 ans en arrière, quand l’enseignement pro, dépendant du ministère du Travail a été placé sous la protection de l’Instruction publique.

On nous parle d’un lycée pro “agile” et de “portefeuilles de compétences”. C’est-à-dire que nous ne sommes plus dans l’expérience d’un métier, mais dans la validation de tâches que l’on valide au coup par coup.

On ne parle plus ici d’un diplôme, d’un métier ou d’un savoir-faire, mais d’un parcours individuel avec des petites cases à cocher, comme des lignes sur un CV au chapitre “compétences supplémentaires”.

Et c’est raccord avec ce que l’on vit depuis des années dans le monde du travail et qui va s’accentuer avec la réforme de l’assurance chômage, puisqu’on est dans le retour des tâcherons et du paiement à l’acte, avec des chômeurs obligés d’accepter n’importe quel boulot pour lesquels ils ne sont pas qualifiés, afin de toucher les indemnités auxquelles ils ont pourtant droit. 

Le tout dans un contexte de casse des statuts, d’ubérisation, de CDD, d’intérim, d’auto-entreprenariat…

À l’inverse, prendre le temps d’apprendre un métier à quelqu’un et reconnaître son expérience, c’est rémunérer sa qualification et l’inscrire dans un processus d’évolution et de protection. C’est aussi s’inscrire dans une reprise en main collective du travail.

La carte des formations

Depuis le temps on le sait, Macron ne parle ni d’industrie, ni de travail, ni de planification, mais plutôt de start-up et de fiscalité. Donc, en toute logique, sa vision de la formation va avec.

Leur projet est d’ouvrir et de fermer des formations en fonction des besoins en emplois locaux, amenés à changer au fil d’évolutions économiques incertaines. À l’élève de s’adapter en déménageant, ou, et c’est plus probable, en renonçant à une formation qui n’existera plus près de chez lui.

C’est dingue de devoir le préciser mais les formations doivent être réparties le plus équitablement possible entre académies, dans les villes et en ruralité, pour une égalité d’accès la plus juste possible. Ça s’appelle le service public…

Car aucun groupement d’entreprises privées n’a la capacité de se substituer à l’État pour planifier et organiser sur le long terme la carte des formations sur tout le territoire.

Et c’est à mettre en perspective avec les annonces sur le permis de conduire à 17 ans, sur lequel je n’ai pas d’avis particulier. Sauf que précisément, l’État financera celui des apprentis et des lycéens professionnels, ce qui leur permettra de se rendre au boulot.

Le handicap

Quant à la place du handicap en milieu scolaire, beaucoup d’élèves en situation de handicap s’orientent, ou sont orientés chez nous. Plusieurs raisons à cela, mais avec comme constat un tri qui se fait dès le collège.

Ce n’est pas satisfaisant, mais c’est une réalité et on fait le boulot, car comme toujours, le lycée pro accueille tout le monde. Comme il le peut, mais il accueille. Souvent sans moyens, à la bonne volonté des équipes, variable selon les établissements. Mais globalement, de façon empirique et sans réelle formation, les équipes intègrent.

Avec cette nouvelle version d’un enseignement professionnel utilitariste et rentable, que va-t-il se passer ? Où nos élèves qui sont dans ces situations vont-ils pouvoir s’orienter ? Devra-t-on parler de structure avec une vision rentable du handicap ? Est-ce qu’on assistera à un retour en arrière après de très timides avancées dans ce domaine ?

Macron ne passe pas à autre chose

Dès janvier, toutes les luttes ont été mises entre parenthèses par le mouvement contre la réforme des retraites. Et le 17 avril, lors de son allocution télé qui devait lui permettre de passer à autre chose, Macron a remis sur la table le chantier de l’enseignement professionnel, qu’il inscrit dans une politique générale sur le travail. Je le cite : “D’abord le chantier du travail, je veux désormais engager la réforme du lycée professionnel”.

Macron ne passe donc pas du tout à autre chose. En plaçant 1/3 des lycéens dans le champs du monde du travail, il est dans la continuité de son projet sur les retraites : faire trimer les gens de 15 à 64 ans et plus.

Pour conclure, c’est un des dessins de Sanaga qui a pas mal tourné et qui est le plus parlant je trouve. On y voit Macron présenter deux jeunes à un patron en lui disant : “À la place d’un salarié au Smic, je vous propose un allocataire du RSA en insertion + un lycéen en stage. Et c’est l’état qui paye”.

C’est pourquoi il est impératif de s’intéresser de très près à cette réforme, de la mettre au centre des discussions dès maintenant, qu’elle soit dans toutes les têtes. Casser la formation des jeunes, c’est casser la suite des parcours.

Le monde politique et syndical dans son ensemble doit s’emparer de ce sujet si on a vraiment la prétention de parler de la valeur du travail. Si les gens en France doivent vivre correctement de leur travail, alors celui-ci ne peut pas être envisagé autrement qu’en parlant de “métiers” et non pas “d’emplois”, dans une perspective d’évolution tout au long de la vie professionnelle, et ce, dès la formation.

Pour aller plus loin :

• La vidéo de la conférence

Le site #PréparonsLaRiposte

L'appel #PréparonsLaRiposte dans Politis

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