Du commencement de sa campagne à Orléans sous le signe de Jeanne d'Arc; de sa première venue à Médiapart et avant sa deuxième venue vendredi soir, de la publication de son livre Révolution, Emmanuel Macron fait preuve d'un grand professionnalisme.
À partir du moment où il avait pris sa décision de se présenter à l'élection de la présidence de la Ve République, soit bien avant qu'il l'annonce, il avait établi sa feuille de route et déféni sa stratégie. Dès le début, il lui fallait un ventre mou où il pourrait avancer sans trop de difficulté pour quelqu'un comme lui, bien introduit, formé et doué : ce fut le centre gauche. Mais il lui fallait le cacher : ce fut le slogan : "Ni de droite, Ni de gauche". Mais il lui fallait aussi, pour que ça "en-marche", pour que ça prenne, prendre un ancrage symbolique bien à droite et un autre bien à gauche. Ce fut respectivement Orléans sous le signe de Jeanne d'Arc pour l'ancrage symbolique bien à droite, et sa venue à Médiapart et le titre de son livre Révolution pour l'ancrage symbolique bien à gauche. Et preuve à l'appui "ça-en-marche" bien, même très bien.
Un de ses coups de génie, c'est de se servir des attentes fondamentales de chacun, pour réaliser son plan de carrière. Il lui fallait des militants disponibles, c'est-à-dire qui s'ignoraient eux-mêmes, si possible vierge de toute éducation politique, soit complètement formatable à son service, mais quand même dynamique, Où les trouver ? Dans la "société civile" du business, surtout chez les trentenaires et les chefs d'entreprises, parfois de grandes et propriaitaires des grands titres de presse. Il lui fallait aussi pouvoir mobiliser au-delà. Pour cela il lui fallait la plus puissante des motivations, ce fut la lutte pour le bien contre le Mal : déclinée en deux pôles paradoxaux pour obtenir l'"en-marche", le démarrage, dans le rôle du Mal la brebis galleuse, la très mauvaise très menteuse et très incompétante Marine et de l'autre dans le rôle de Jeanne d'Arc, du sauveur Emmanuel, du Bien : Lui, le grand idéaliste Européen renouvellé, réparé et redynamisé. Et preuve à l'appui "ça-en-marche" bien, même très bien.
Maintenant on peut se demander : 1 "Est-ce qu'il joue un jeu cruel avec les français comme a pu le faire par exemple le miliardaire allemand Gunter Sachs en son temps qui avait séduit, puis épousé Brigitte Bardot pour gagner un pari de poker (Celui de séduire et d'épouser la célèbre actrice, pour "EM" séduire et épouser la France) ou encore comme le joue Thierry Lhermitte dans le célèbre film de Francis Veber le Dîner de cons, où il invite avec des comme lui très riches et très "arrivés" des cons, Jacques Villeret dans le film, dans le cas présent les français (mais pour un diner à l'Élysée s'il vous plait)," ou 2 "Est-ce qu'il remplit un contrat pour quelque puissant groupe néolibéral plus ou moins occulte dont l'on pourrait qualifer la mission comme : mettre au pas néolibéral le "territoire français" (pour reprendre [avec un rien de provocation il est vrai] le vocabulaire de la brebis galleuse susnommée) en vue d'une intégration dans l'Europe fédérale néolibérale" ou 3 "Est-ce que tout simplement il croit vraiment au néo-libéralisme et à l'euro: un peu comme l'islamiste croit à sa secte, ou un néo-libéral croit au marché" ?
Je pencherai pour un mixte des trois et pourtant je n'apprécie pas plus que ça les films d'horreur.
Bien à vous et bon appétit pour les cinq ans à venir : au menu : Tafta et Céta en entrée, fin du droit du travail, de la retraite et du chômage en plat principal, nucléaire pour le dessert.