25 septembre 2024 – Arrière-Pays Niçois
Je suis sur ma terrasse, dans le sud de la France, à la même distance du pôle nord que de l’équateur. Il est 13 heures, pile au milieu de la journée. Nous sommes à la même distance de l’été que de l’hiver. La météo est un peu entre deux. Je mange dehors, la température est parfaite.
Si les nuages partent j’ai un peu chaud, si ça se couvre et qu’il y a une rafale, j’ai un peu froid.
Je me dis que notre corps est parfaitement adapté à la vie sur terre, quand tout est à l’équilibre.
25 septembre 2023 – Bethléem
« Le gamin se roule par terre et hurle, il fait ce que l’on nomme un caprice. Il doit avoir 3 ans. La mère a la tête des parents dépassés. C’est la même partout, c’est une donnée universelle.
Il y a un jouet à proximité, un vélo à trois roues pour enfant avec une protection antichute et une ombrelle au-dessus. Il veut l’utiliser.
J’ai l’impression que la mère est plus gênée par le regard des passants que par la demande de son fils. Elle le tire mollement par le bras. Je vois qu’elle hésite. Les cris redoublent. Elle parvient à le remettre sur ses pieds et le prend contre ses jambes. Le père (que je n’avais pas remarqué) arrive, colle deux baffes au gamin, qui retombe au sol et hurle. Là le père lui donne des coups de pieds. Pas assez forts pour lui casser des côtes, mais quand-même… Il semble que le père ne soit pas gêné par le regard des autres, ni par la violence qui sort de lui.
La maman prend l’enfant hurlant dans ses bras et ils disparaissent tous les trois.
Finalement je me dis qu’elle devait plutôt deviner ce que son mari allait faire et que sa tête de mère dépassée par son fils, était plutôt celle d’une femme dépassée par le comportement de l’homme qu’elle a épousé.
Je reprends mon activité. Elle est simple, je mange un sandwich épicé assis sur un banc. J’assiste au « spectacle de la rue ».
Arrivent trois hommes relativement jeunes. Avec eux un petit garçon de 5 ans. Il veut, comme le précédent, utiliser le vélo à trois roues. Les hommes disent non, ils semblent pressés.
L’enfant monte sur le vélo et commence à rouler vers eux. Ils lui demandent de le remettre là où il se trouvait. Ils le font en rigolant à moitié, ils n’ont pas l’air très méchants. L’enfant fait de nombreux détours et des dérapages entre les trois hommes et la zone de dépôt du vélo. Il a un grand sourire et les regarde régulièrement pour vérifier s’il ne dépasse pas les bornes. Les hommes ont déjà repris leur route, ils s’éloignent. Le gamin ne semble pas s’en inquiéter.
Un autre homme assis lui explique gentiment de remettre le vélo à sa place. L’enfant l’écoute et file comme le vent vers les trois hommes. Ils disparaissent.
Là où je loge, à Star Street, le matin tôt j’entends l’école privée chrétienne toute proche. Une femme dit une prière au micro. Pas avec une voix de prière, plutôt avec une voix normale.
Elle dit une phrase, les enfants répète après elle, au moins une dizaine, toutes différentes. Chacune commence par « Salem ». Il y a beaucoup d’enfants, c’est très puissant et très aigüe. Après cela, ils chantent l’hymne national de la Palestine. C’est devenu ma routine, maintenant, j’attends avec impatience 8h. Depuis on m’a expliqué que c’est des sortes de phrases de morale et de bons comportements à adopter.
Ici on reconnait facilement les jours d’école, dans la rue ils ont tous la même tenue. Une sorte de tablier à carreaux bleu-ciel ou gris.
Ma fille, en 2016, avait été invitée dans une classe de collège Ici, elle avait 15 ans. Au retour elle était surprise de son expérience. Elle m’a dit : « Papa ? Tu sais quoi ? Dans les classes Ici les élèves sont en petits groupes. Dans la classe il y a des grandes tables avec des chaises autour. La maîtresse vient s’asseoir avec nous, elle nous écoute, nous parle. On ne sent pas la distance qu’il y a au collège à Nice. On a l’impression d’exister et d’être écouté. » »

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25 septembre 2024
D’un côté il y a les « pro-Israël » qui, pour justifier les agissements d’Israël, présentent chaque palestinien comme étant un dangereux terroriste avéré ou potentiel. Le peuple qu’il représente est une menace pour l’équilibre du monde et n’a pas les mêmes valeurs que le nôtre.
De l’autre côté il y a les « pro-Palestine » qui racontent que les Palestiniens sont des anges, des personnes merveilleuses, qu’ils méritent notre attention. Alors on doit arrêter de les massacrer.
(Je simplifie et schématise volontairement.)
De la place où je parle, c’est simple. On n’a pas le droit de massacrer des gens, « gentils » ou pas !
La question n’est pas de savoir si les Palestiniens sont des gens bien ou non.
Un peuple bon ou un peuple mauvais, ça n’existe pas ! Un « peuple » n’a pas à se justifier.
Un « peuple » est ! Point !
Par contre des dirigeants pourris, ça se trouve aisément dans les couloirs de n’importe quelle assemblée, palais, tunnel ou bunker.
Leur point commun, c’est le mépris du peuple et son sacrifice pour leurs intérêts propres.
Une extension de la guerre se déroule sous nos yeux.
Israël n’attend que ça, c’est à se demander s’ils ne provoquent pas eux-mêmes les problèmes (je rigole, je ne me le demande pas).
Un nouveau massacre se déroule sous nos yeux.
Là on verra, il y a plus d’intérêts matériel au Liban qu’à Gaza.
Pendant ce temps, les Arabes autour attendent patiemment la fin pour reprendre les affaires au plus vite avec Israël. Les USA et nous, manœuvrons pour ne pas laisser la Chine prendre trop de place au Moyen-Orient et garder encore un peu le contrôle sur l’énergie et le business.
Tout cela c’est juste pour du fric. Pour garder le plus longtemps notre hégémonie. Alors que nous allons de toute façon la perdre.
Au lieu de coopérer avec « l’autre (la Chine) » on l’affronte indirectement et on tue les gens.
Parce qu’en réalité toutes ces personnes qui dirigent des pays, des mouvements politiques ou religieux, des entreprises … s’en foutent des Palestiniens.
Je suis convaincu que demain, quand nous n’aurons plus de réels intérêts matériels à défendre au Proche-Orient, on fera la même chose avec le « peuple d’en face », les Israéliens… Plus ou moins consciemment ils le savent. Je pense que ça explique en grande partie la façon dont les gens qui habitent Israël se comportent. Et explique beaucoup de contradictions que je rencontre dans ce pays.
Il est 16h, la journée commence à se refroidir. Je mets un pull.