A l'heure ou la crise financière et économique se répand en Europe, il serait sain que nos gouvernants commencent à répondre efficacement aux questions qui leur sont posées et aux enjeux réels des prochains mois.
Contrairement à l'Irlande qui est menacée ni plus ni moins de faillite à relativement court terme (lire http://business.timesonline.co.uk/tol/business/economics/article5733723.ece) ou certains pays (Autriche, Suède, Pays Bas) qui se mordent les doigts de leurs "investissements" en Europe de l'est, nous avons jusqu'à preuve du contraire pas de charge trop lourde à laquelle nous préparer (comme par exemple une des grandes banques nationales ruinée par de prêts douteux qui entraînerait sa faillite à court terme)
Le mouvement Antillais nous apprend des choses très intéressantes sur les problèmes non résolus ces dernières années. Mauvaise répartition des richesses, perte de la valeur et de la rémunération du travail et de la production, accaparés par les financiers, dérives monétaristes de plus en plus abusives qui ont entre autres engendré la crise des subprimes. Il faut aussi noter l'explosion des prix immobiliers qui a servi de support financier à une bonne partie de la spéculation et a créé un effet de richesse qui a généré de la croissance que la crise actuelle est en train de recadrer et de démontrer qu'elle n'était que fictive. Dernier point que je soulèverai, le recul des prérogatives de l'état pour "laisser le marché s'auto réguler" qui au final n'ont conduit dans bien des domaines qu'à des ententes entre les gros afin de tondre le consommateur.
L'idée proposée d'augmenter les salaires est une mauvaise idée pour de nombreuses raisons, que ce soit à cause de l'inflation que celà engagerait sur des prix déjà gonflés ou bien la remise en route de l'économie de bulle qui s'essouffle actuellement, accentuant la crise.
La crise actuelle purge des sommes ficitves et doit se dérouler, la reporter ne rendrait que plus virulente la rechute.
Cependant, la virulence de la crise implique des aménagements afin de ne pas jeter des familles entières dans la rue ou de ne pas créer une économie parallèle, de la débrouille et du troc.
Mon opinion est que nous devons lutter pour regagner du pouvoir d'achat en utilisant un moyen qui est occulté par les médias et les politiques : faire baisser les prix, accepter la déflation en l'encadrant et en la facilitant.
Les ententes illicites dans la grande distribution (alimentaire, électro ménager, ...) doivent faire l'objet d'enquètes rapides et rigoureuses. C'est le rôle de l'état et une baisse d'au moins 10 à 20% des prix serait assez vite acquise sur de très nombreux produits. Une baisse des loyers et de l'immobilier en général est aussi possible et redonnerait de l'air aux ménages. Une enquète sur les pratiques des agents immobiliers couplée à une règlementation stricte de la profession permettraient aussi d'éviter les dérapages vus ces dernières années. Des aménagements simples pour les personnes endettées et ayant perdu leur emploi sont possibles comme par exemple un rééchelonnement de leur emprunt leur permettant de ne le payer qu'un mois sur deux tant qu'ils n'ont pas retrouvé de travail.
D'une manière générale, nous vivons une crise de surproduction dans un monde ou les prix des biens ont augmenté quand les salaires n'ont pas suivi. La mauvaise distribution des richesses empèche aujourd'hui bien des consommateurs de rester dans le circuit, les délocalisations n'ont bénéficié qu'aux directions et actionnaires des entités qui ont pu se permettre cette pratique. Ajouté à celà les errements de la finance qui a créé à tout va de la monnaie sans penser qu'elle devrait un jour être confrontée à sa contrepartie, il nous reste bien des désagréments avant d'espérer voir la situation redevenir un tant soit peu positive. En attendant que la redistribution des richesses redevienne plus juste, il me semble donc utile de corriger les autres excès de ces dernières années, les point évoqués ci-dessus ne sont que quelques idées et pourraient facilement être complétés.
Ces solutions ne sont au final pas couteuses pour l'état, permettraient aux citoyens d'éviter de dépenser plus en consommant moins, permettraient aussi de ne pas jouer avec la valeur de l'euro qui est déjà bien mal en point. Elles ne demandent aucun financement (contrairement au milliards déjà dépensés jusqu'ici), juste de la volonté politique. Les seuls perdants sont ceux qui ont abusé de leur situation ces dernières années, mais qui viendra les plaindre ? Tout ceci est applicable en métropole comme aux Antilles, probablement aussi dans d'autres pays aussi et permet de contribuer à débuter la purge des excès de monnaie qui ont été autorisés à circuler sans bénéficier de contrepartie solide.
La mauvaise impression que Nicolas Sarkozy a laissée suite à son intervention télévisée vient de son absence de solution à cete crise. La politique qu'il voulait mettre en place au final (la dérèglementation ultra libérale pour faire simple) n'est rien de moins que ce qui a déclenché cette crise. Il se retrouve aujourd'hui sans perspective, perdu dans son dogme déchu. Il n'a pas encore eu le courage politique d'admettre son échec, préférant nier plutôt qu'assumer ses anciennes amours.
Face à cet exécutif perdu et ne sachant trop que faire, il me semble nécessaire de lancer un vrai débat populaire pour proposer des idées pour dans un premier temps améliorer la vie des gens et dans une perspective à plus long terme, trouver les mesures les plus adéquates pour sortir de cette crise. Les idées exposées ci dessus sont écrites rapidement mais pourraient avoir un effet immédiat, permettant de disposer d'un répit pour une seconde vague de réformes qui elles permettront de remettre notre pays en route.
Ceci est mon premier billet, il est particulièrement long mais j'espère que sa lecture vous aura intéressés et que vous réagirez sur les différents points exposés.