Féminisme à deux vitesses

C'était en 1981. Depuis quelques jours on voit repasser cette photo supposée illustrer une opposition au discours de Blanquer sur la "tenue républicaine" des lycéennes. Il semble que le summum de la liberté féministe soit aujourd'hui la possibilité pour une femme d'afficher un décolleté ultra plongeant et une jupe si courte qu'on ait le plaisir de voir ses fesses sans qu'un homme n'ait le droit de regarder ni de bouger une oreille au risque de passer pour un obsédé sexuel. J'avais cru comprendre qu'il y a peu de temps encore les féministes dénonçaient ce genre d'affiche comme étant une exploitation du corps de la femme. Ce fut le cas en 1981 pour celle-ci et pour beaucoup d'autres campagnes de publicité jusqu'à aujourd'hui. Si je résume la pensée féministe, sur une affiche c'est mal, dans la rue c'est bien mais faut pas regarder si on a des pensées libidineuses. Je n'ai pas vraiment d'avis sur la question, mais ça me rappelle furieusement les préceptes religieux d'un autre âge où il va de soi que le sexe c'est mal et que toute pensée qui s'y rapporte fait de nous des pécheurs. Pour éviter toute ambiguïté, je précise que je suis opposé à toute forme de violence et de contrainte vestimentaire ou autre envers les femmes comme envers les hommes. Je suis également opposé à toute forme de censure morale et de négation de la sexualité et personne ne m'empêchera de penser, selon la tenue qu'elle porte, qu'une femme est bandante.