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Billet de blog 5 mars 2010

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Oreste Eléa n’est pas charitable envers Doc Gynéco et Mylène Farmer

Je ne sais pas qui sélectionne les infos pour la« Une » de Yahoo. Encore moins ce qui provoque chez la dite personne le début d’orgasme qui la fait défaillir pour telle info plutôt que telle autre. M’enfin… en allumant l’ordi de ma frangine y a deux minutes, tomber sur la tronche à Doc Gynéco, apprendre qu’il pointe au Pôle Emploi et va y ramasser vingt mille euros d’ici octobre. Et l’instant d’après me voir proposer, toujours en « Une », la photo de Mylène Farmer qui se ramasse la gueule et se pète un orteil en grimpant les escaliers de l’Elysée...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je ne sais pas qui sélectionne les infos pour la« Une » de Yahoo. Encore moins ce qui provoque chez la dite personne le début d’orgasme qui la fait défaillir pour telle info plutôt que telle autre. M’enfin… en allumant l’ordi de ma frangine y a deux minutes, tomber sur la tronche à Doc Gynéco, apprendre qu’il pointe au Pôle Emploi et va y ramasser vingt mille euros d’ici octobre. Et l’instant d’après me voir proposer, toujours en « Une », la photo de Mylène Farmer qui se ramasse la gueule et se pète un orteil en grimpant les escaliers de l’Elysée...

J’avoue que mon premier réflexe a été de me laisser envahir par une sorte de ravissement désabusé. Le second de me demander pourquoi on nous bassinait avec ces infos à la con. Au milieu de l’océan de catastrophes locales ou planétaires dans lequel je me noie du matin au soir et du soir au matin à la télé, la radio, la presse écrite ou le net, y’a des gens bien intentionnés qui trouvent que faire la « Une » sur les médiocres contrariétés de ces deux stars évaporées c’est pertinent. Interpellant. Humain…

J’suis trop naïf. Y’a probablement des tas de gens que ça intéresse. Que ça soulage même. Que ça aide à supporter les pressions de chefs de services à gueule de rat, la laconique lettre de licenciement, les fins de mois interminables, l’étouffante solitude. Et quelques perfides que ça réconforte de se dire qu’on peut pas tout avoir : le fric, la belle gueule, le carnet d’adresse à particule, l’arrogance qui va avec (parlons pas de l’intelligence, celle du cœur ou de la cafetière dont ils se foutent éperdument…) et jamais d’emmerdes. Et puis ça doit les aider à vivre, les gens connus, d’avoir des petits tourments comme tout le monde. Pour certains, ça doit même donner un sérieux coup de pouce à une carrière qui part en couille.

En tous cas, je dois pas être charitable parce que ces deux zozos là, ils me font pas pitié. Ni envie. J’aimerais pas avoir leur vie de merde. Une vie où l’on n’existe que par les autres. Par leur regard de chèvre crevée. Ces autres qui se trémoussent sur de la musique au mètre. Qu’ont fait chauffer à mort leur carte bleue pour en être. Qu’ont dû réserver leur billet un an à l’avance. Et économiser tout autant. Pour communier avec la chanteuse aux doigts de pieds en compote. Et puis qui s’en retournent pointer au Pôle emploi. Comme des stars. Comme Doc Gynéco.

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