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Billet de blog 2 juin 2013

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Allocations familiales: ni logique, ni justice

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La prochaine réforme des allocations familiales serait un nouvel exemple de ces réformes 'justes' promises par F. Hollande. On pourrait le croire, à condition toutefois de ne pas trop interroger la logique de ces allocations elles-mêmes.

- L'universalité des allocations: un dogme bancal

Une réforme 'juste' préserverait l'universalité des allocations, en ne les soumettant pas à conditions de revenus, de sorte qu'un enfant de famille aisée ou défavorisée continuerait de justifier le versement d'une allocation.
En réalité, ce principe d'universalité repose sur le seul point commun qui lie ces familles inégales: l'existence d'un enfant, auquel est attaché l'allocation, enfant qu'il faut bien - a priori - nourrir, vêtir et équiper d'affaires scolaires, sans que cela n'handicape les familles.
Si un tel principe se trouvait attaché à l'enfant, alors c'est dès le premier enfant qu'il faudrait verser cette allocation: après tout, l'enfant est universel, qu'il soit premier ou second.

- L'universalité entachée de politique nataliste

Si cette universalité n'a en fait pas de réalité, c'est qu'elle est parasitée pas une politique nataliste (ou même, qu'elle en est un avatar improbable). Et si l'on peine à trouver une quelconque justice à l'ensemble, c'est que tel n'est pas le but d'une politique nataliste.

Au point où nous en sommes, disons même qu'on peine aussi à trouver à cette politique nataliste une quelconque logique. Certes, depuis des décennies, nos élus chantent en coeur l'atout indéniable que constitue la forte natalité de la France. Un temps, une partie du raisonnement fut justifiée par l'avantage de procurer aux guerres mondiales la chair à canon qu'elles nécessitaient (ce n'était pas dit ainsi, mais ce fut bien l'un des avantages). Plus récemment, par la main-d'oeuvre dont nous aurions un cruel besoin, et les cotisations retraites qui vont avec. Il faut pour cela oublier que, si une population accrue augmente un PIB, le PIB par tête des français est loin de croître automatiquement avec la forte natalité du pays et que, pour traduire ce fait crûment, ce sont aujourd'hui des chômeurs, incapables de se loger décemment et promis au minimum vieillesse qui sont en réalité 'produits'. Au final, la politique nataliste, vue dans le rétroviseur, ressemble plus à une carambouille - pyramide de Ponzi qu'à un cap éclairé.

Mais ils ne faut surtout pas interroger la politique nataliste du pays. Rien n'est en effet plus doux à un élu que de caresser l'électorat dans le sens du poil, en lui signifiant qu'il peut se faire plaisir, tout en servant la France. Imagine-t-on un homme politique dire à la nation que non, décidémment, ce million supplémentaire de population nous encombre et que nous ne savons qu'en faire ? A ce compte, les Allemands devraient être une nation de dépressifs, voués à l'extinction économique et démographique.

Finalement, il se pourrait bien que l'effort national ait une utilité imprévue: pourvoir les pays européens tels l'Allemagne, en main d'oeuvre jeune et qualifiée. Mais nous nous égarons: c'est de justice dont nous parlions.

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