Pour une offre numérique publique

Chacun l'a vu, Google est devenu un acteur faisant jeu égal avec les gouvernements. C'est ainsi que le gouvernement français a dû se livrer à un marchandage afin de forcer la société (qui emploie, rappelons-le, un nombre de salariés français insignifiant) à verser quelques impôts.
Puisque les gouvernements se trouvent en position de faiblesse, pourquoi ne pas faire appel à l'Europe? Certains diront que la première constation, précisément, s'oppose à cette proposition, mais ils oublient que c'est précisément l'initiative de pressions conjointes - avec l'Allemagne - qui a permis un succès relatif de la démarche.
A l'Europe, donc, non pour taxer, mais pour créer. Pour créer, non des autoroutes, non des aéroports inutiles, mais un moteur de recherche européen, et neutre. Il n'est pas contestable que la maîtrise de l'annuaire du web est devenue stratégique, économiquement et culturellement. Google, Yahoo et quelques autres, maîtrisent aujourd'hui l'accès à l'information sur l'information. Il n'est pas admissible que nous devions potentiellement passer par les publicités de Google, pour joindre un portail gouvernemental, un service public. Il n'est pas admissible que l'information, les droits de l'homme, soient éventuellement otages d'une politique commerciale.
Google, le premier, sait que son 'savoir-faire' en matière d'indexation est très relatif: pour cette raison, il augmente ce service de base de services sophistiqués, exigeant, eux, un véritable savoir-faire: Google Street, Google Maps, Google Play ... La réalité est donc qu'une organisation comme l'Europe peut aisément concevoir un moteur de recherche, avec un algorythme public, garantissant à tous sa constitution sur la base de valeurs partagées.