La prédation de AirBnB sur l'hébergement touristique français s'exerce de plusieurs manières:
- Comme on le sait, ces locations soustraient à la location traditionnelle des logements dans les grandes métropoles touristiques;
- Le système entre en concurrence directe avec les professionnels, en attirant majoritairement une clientèle étrangère, qui se logeait auparavant en hôtels ou chambres d'hôtes traditionnels;
- Il assèche l'offre faite aux nationaux, mis en concurrence directe avec la clientèle étrangère, prête à payer son logement 30% à 50% plus cher que l'offre habituellement proposée pour ces logements;
- Il entre en concurrence avec les loueurs inscrits dans les enseignes traditionnelles, qui s'acquittent le plus souvent de la taxe de séjour, des prélèvements sociaux et de l'impôt sur le revenu.
Face à cela, l'action du fisc français est inexistante, invoquant la difficulté d'identifier les loueurs.
Tout d'abord, cette difficulté d'identification n'est que relative: la TVA, perçue par AirBnB à chaque transaction, donne une porte d'entrée au fisc sur l'identité des loueurs concernés par cette transaction, s'il veut s'en donner la peine. Le fisc US, quant à lui, ne s'embarrasse pas de telles difficultés: il fait obligation à AirBnB de réceptionner les formulaires de déclaration fiscale, ou bien de retenir 28% des loyers pour les verser à l'administration US.