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Billet de blog 5 juillet 2013

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La société de l'espionnage généralisé

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'affaire Snowden nous aura au moins permis de lever un voile sur le grand bal des hypocrites organisé par les gouvernements et leur police intérieure. Comme on pouvait s'en douter, tous les gouvernements ont massivement investi dans des systèmes d'écoute des télécommunications, sous toutes leurs formes, afin de dresser des cartes de relations couvrant la population tout entière.

Elle a permis aussi de mettre en évidence le principe d'infantilisation qui a prévalu lors de la mise en place de toutes ces machineries. En soustrayant à l'Etat de droit ces écoutes (dans le meilleur des cas, en les maintenant dans l'"alégalité"); en les soutrayant au débat public, le politique a versé dans la caricature de ce qui advient désormais le principal grief à son encontre: un fonctionnement autonome échappant à tout débat démocratique, infantilisant la population dans une ignorance supposée, au prétexte d'une situation de crise (crise terroriste, crise économique, ...).

Ce faisant, c'est au niveau - voire même un cran en-dessous - de vulgaires commerçants que l'Etat se sera mis. Il n'aura en effet rien fait d'autre que de reprendre à son compte les pratiques maintenant généralisées, de type 'Facebook'. Voulez-vous poster un avis sur un forum ? Le respectable Huffington Post ou autre media 'souhaite connaître votre carnet d'adresses'. Que vous ne vouliez rien ne changera d'ailleurs rien à l'affaire: Google et autres applications se chargeront de fouiller votre portable, puisque lors de l'installation de leur logiciel, vous futes avertis de votre 'consentement'. On aimerait se passer de tels services, mais la démission des services publics, pour des missions aussi vitales que le référencement du web, font que notre soumission devient quasi obligatoire si nous voulons encore utiliser internet, pourtant gratifié de composante indispensable de la démocratie moderne.

Nous en sommes donc là: il devient difficile aujourd'hui de discerner ce qui distingue un Etat d'un commerçant, et la célèbre exclamation du "Allo, quoi?" est en passe d'être un cruel exemple d'interrogation citoyenne à son paroxisme. La disparition de ces contours aura des conséquences dévastatrices, parmi lesquelles l'accession au 'niveau' de respectabilité de composantes jusqu'alors improbables, tel le front national.

Il est temps que l'Etat et l'Europe toute entière changent leurs étiquettes, et redonnent aux nations leurs valeurs.

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