Le discours de François Hollande à l'occasion de l'ouverture des cérémonies de commémoration de la première guerre mondiale est injustement passé inaperçu. En quelques phrases, le Président a en effet résumé à cette occasion l'essentiel des changements du credo socialiste, qu'il a parachevé depuis son élection.
Partant d'un socialisme qui prétendait constater les progrès techniques et ses conséquences en termes de progrès social (productivité, diminution du temps de travail) et dominer les forces brutes, il nous fut annoncé qu'il est à présent le chef d'un gouvernement en charge de remporter rien moins qu'une guerre économique.
Certes, le constat d'une guerre économique, et de l'horreur qui va avec, n'est pas nouveau (V. Forrester, "L'horreur économique"). Bercés d'illusions, on pensait néanmoins que l'Etat conservait la faculté d'apprécier la nécessité d'un recours aux hostilités. F. Hollande nous apprit ce jour là que la guerre, aussi, s'impose à lui.
"Elle [la grande guerre] nous rappelle aussi combien nous devons être exigeants pour préserver, protéger la dignité humaine. Et aussi l’impérieuse nécessité de faire bloc si nous voulons gagner les batailles qui, aujourd’hui, ne sont plus militaires mais économiques et qui mettent en jeu notre destin et notre place dans le monde." F. Hollande - Allocution pour le lancement des commémorations du Centenaire de la Première guerre mondiale, le 07 Novembre 2013