L'édito de Jonathan Bouchet-Petersen de Libération l'affirme: promouvoir des réformes judiciaire à l'encontre des personnes ayant commis des violences conjugales, afin de prévenir les cas de féminicides, tandis qu'on est accusé par son épouse d'en avoir soi même commis, serait un "cas de conscience", une incompatibilité "éthique".
Pourtant, rien n'indique, qu'en face de la théorie politique exposée par A. Quantennens, on ait affaire à un système comportemental qui lui serait opposé. Si, comme on peut l'imaginer, le député a - lors d'une dispute lié à une procédure de divorce - violenté sa femme, cela ne résulte pas a priori d'un système de pensée qui lui ferait paraître licite, ou du moins d'une gravité réduite, son acte. Cela n'est pas non plus nécessairement le résultat de la non-existence de la réforme judiciaire que le député dit appeler de ses voeux. En d'autres termes, on peut sincèrement appeler à de telles réformes, tout en se trouvant commettre le geste qu'elles visent à réprimer.
Il y aurait un manque d'éthique si, afin de diminuer sa responsabilité et échapper aux sanctions pénales promues, A. Quantennens niait des faits établis, ou les défendait dans le sens d'une moindre peine. Il y aurait manque d'éthique si, dans une défense reconnaissant les faits, le député argumentait qu'ils ne devraient pas conduire aux conséquences qu'il déclare, en tant que politicien, appeler de ses voeux, ou bien s'il se soustrayait aux conséquences de son acte en les dissimulant. Bref, il y aurait manque d'éthique si deux systèmes de pensées incompatibles se trouvaient simultanément défendus par la même personne.
De cela on ne sait rien. Tout au plus peut-on exiger du député qu'il nous dise s'il reconnait les faits, et s'il les reconnait, s'il pense que la justice devrait en tirer les conséquences qu'il recommande, en tant qu'homme politique.