Une fin de règne, cela commence par le discrédit de ses dirigeants, et leurs vaines tentatives de se sauver.
C'est précisément ce qui arrive à Mme Borne qui s'applique, dans une dernière convulsion, à tordre la réalité au profit de son supposé salut.
En expliquant, au lendemain de l'usage du 49-3 pour entériner la loi sur les retraites, que le vote, ou non, de la motion de censure par l'assemblée sera la manifestation du rejet, ou de l'approbation de la réforme, Mme Borne est prise en flagrant délit de malhonnêteté intellectuelle et politique.
Il est en effet clair que, dans le calcul de son gouvernement, le résultat du vote de la motion de censure ne sera pas l'expression d'une position sur la réforme (car dans ce cas, il suffisait d'aller au vote), mais du pari purement électoraliste du gouvernement que les députés seront dissuadés de voter par la simple peur de ne pas se voir réélus en cas de dissolution.
Prétendre donc, comme l'a fait Mme Borne, que ce vote sera un vote sur la réforme, c'est prendre les citoyens pour des imbéciles, les députés pour des clients du suffrage populaire, et finir de perdre sa légitimité à exercer sa fonction. Mais c'est aussi faire la preuve que, perdue pour perdue, Mme Borne n'aura pas résisté à fournir un dernier service, et à sacrifier pour cela, en sus de sa fonction, ce qui lui restait de probité.