ornito (avatar)

ornito

Chien transcaniste

Abonné·e de Mediapart

338 Billets

0 Édition

Billet de blog 20 juin 2024

ornito (avatar)

ornito

Chien transcaniste

Abonné·e de Mediapart

Corruption et prévarication, ces autres mamelles du RN.

Macronisme, Front Populaire et Rassemblement National partagent-ils d'évaluer insignifiantes ces thématiques dans le débat électoral ?

ornito (avatar)

ornito

Chien transcaniste

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dupont-Moretti, Dati, Kohler, Dussopt, Benalla, Ferrand, Griset, Oudéa-Castera, Firmin Le Bodo... la liste des casseroles de prises illégales d'intérêt ou conflits, mises en examen pour corruption du gouvernement Macron est longue, en dépit des promesses électorales du candidat Macron. Il avait en effet affirmé dans une interview que la moralisation de la vie publique était « une priorité » et que les affaires constituaient « une lèpre qui corrompt le rapport à la politique ».

Selon une enquête de l’Ifop sur la perception qu’ont les Français de la lutte contre la corruption en France, pour 77 % des sondés, la France ne se donne pas les moyens de lutter contre la corruption des élus. Ils sont 67 % à estimer que l’élection d’Emmanuel Macron n’a rien changé en la matière et 50 % à n’accorder aucune confiance dans les partis politiques pour lutter contre la corruption.

Près de deux tiers des personnes interrogées proches du parti La République en Marche et du Rassemblement National (63 %) font confiance à leur propre parti pour lutter contre la corruption en France. Ce chiffre est également important au sein de La France insoumise avec 69 % des sondés proches de ce mouvement lui faisant confiance.

Face à ce constat, qu'elle a été la réaction du gouvernement ? Celle de mettre en valeur les propres manquements du Rassemblement National, alimentant ainsi la rengaine du 'tous pourris'. Car c'est bien ce que répondent à présent la plupart des électeurs du RN: 'de toute manière, ils le font tous'. Pour le reste, la cour de justice nous a servi un 'à l'insu de leur plein gré' constant.

Est-ce la raison pour laquelle ce thème semble constituer un manque béant du programme du Nouveau Front Populaire ? Rien, en effet sur ce thème dans les 150 mesures publiées. Au rayon justice, rien sur le parquet national financier: le paragraphe semble entièrement axé sur la proximité et l'accessibilité du service public.

Le Nouveau Front Populaire a-t-il donc intégré qu'un tel thème ne se serait pas porteur; que face à des offres exprimées en euros, en pourcentage, en trimestres, la promesse de la lutte contre la corruption et la prévarication ne pourrait être perçue que comme une promesse politicienne supplémentaire ? Qu'en ce domaine, on ne pourrait réglementer; seulement se prévaloir d'hommes politiques de gauche présentant une culture différente face à la droite ? Le constat définitif que les promesses éthiques n'emportent plus les voix des électeurs ?

Si tel est le cas, le calcul est strictement le même que celui d'E. Macron: ses nominations, ses consultations de l'ancien président Sarkozy démontrent que le thème ne pèse selon lui plus grand chose dans le débat politique. Pour preuve, ce qui est observé dans les démocraties illibérales européennes.

La gauche devrait cependant y réfléchir à deux fois. Un tel abandon est une concession de taille faite aux extrêmes, qui tous menacent, une fois au pouvoir, de 'dépasser' la démocratie, par l'autoritarisme, par la rue et la soit-disante volonté du peuple. Toute l'histoire moderne nous le montre: les pouvoirs totalitaires captent la colère populaire en reléguant puis en faisant disparaître principes démocratiques et Etat de droit, remplacés par une adhésion aveugle à une idéologie.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.