Quelle différence entre un ministère de l'écologie - version Ségolène Royal - et un ministère de la "transition écologique", version De Montchalin ou E. Borne qui l'a précédée ?
Elle est très simple: il s'agit de préséance. Alors que pour le premier les écosystèmes imposeraient à l'action politique des actions d'évitement, voire des interdits, visant à leur préservation, pour le second la transition est l'impératif, et l'écologie la nuance.
Si la transition évoque le passage d'un système complexe à un autre (qui n'est pas défini, sinon par sa nuance écologique), elle exclut implicitement de simplement revenir, rétrograder vers la vacuité technologique que représenterait l'agriculture biologique, par exemple. Elle exclut aussi la décroissance. Elle appelle, par contre, à l'usage d'une technoscience, apte à maintenir une gestion complexe et équilibrée de contraintes contradictoires, dont celle de maintenir la croissance et la préservation des milieux.
Une telle transition sera sans aucun doute compatible avec les convictions de cet autre ministre, de l'agriculture, qui qualifiait de "fous dangereux" les vegans et autres spécistes.
La transition écologique, donc, ce n'est pas s'endormir sur les lauriers de la paresseuse nature. C'est au contraire continuer de la modeler, de lui imposer nos choix, de la mettre en mouvement, à notre service.
Billet de blog 22 mai 2022
Le ministère de l'écologie est mort, vive la transition écologique
Aux rétrogrades, la transition écologique oppose d'aller toujours de l'avant.
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