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Billet de blog 25 août 2013

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Lisybo: la pilule qui libère (enfin) les femmes du désir

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Certaines femmes se sont senties 'libérées', 'allégées' ou projetées 'dans de nouvelles perspectives'. A en croire les pyschologues américains chargés de tester la Lisybo, dernière née des laboratoires InTuiten, on assiste là à une révolution copernicienne. Débarrassées du dictat du désir, les femmes testées racontent toutes le bouleversement de perpective lorsque, après quelques jours de traitement, elles n'éprouvent plus aucun besoin de nature sexuelle à satisfaire. Rapidement, certaines d'entre elles réalisent que la nécessité de satisfaire au désir orientait bien plus qu'elles ne le pensaient de multiples aspects de leur vie. Dans cette nouvelle configuration, il n'est pas rare qu'elles constatent le report de cette nécessité vers d'autres objets, comme si l'envie constituait chez elle une sorte de matière incompressible épousant la forme du bocal qui la contient. Dans quelques cas - qualifiés de décompensation par les médecins chargés du suivi - on a pu voir apparaître certains comportements pathologiques. Certaines femmes décrivent un état de vide, un manque dont l'origine ne leur apparaît cependant pas clairement. D'autres, au contraire, voient certaines passions se faire impérieuses, exigeant d'elle un assouvissement pas toujours compatible avec une vie sociale normée. Evidemment, certaines constatent qu'un tel changement est de nature à modifier profondément les relations du couple dont elles peuvent faire partie. Dans ce cas, on constate que le couple fait généralement le choix de l'utilisation du Virilyse pour l'homme, analogue masculin du Lisybo, en vente depuis l'année dernière.
Ces progrès technologiques ont donné lieu a de vif débats, et les opinions convergent à présent vers trois pôles principaux: les darwinistes, qui prétendent que la technique n'a fait qu'accélérer le déclin inéluctable du désir chez l'espèce humaine; les moralistes, qui voient là une élévation de l'homme au-dessus des contingences matérielles et prétendent que la Lisybo sera - avec la Virilyse - l'instrument d'une révolution civilisationnelle; et enfin les organiques, qui mettent en garde contre un détachement prématuré du règne animal, alors que l'esprit humain est encore trop imparfait. A l'annonce de ces nouveaux résultats, le Vatican mettait en garde hier dans un communiqué sur son site Facebook: il n'appartient pas aux hommes de décider de l'existence ou absence du désir, et condamne fermement la Lisybo, comme il l'avait déjà fait pour la Virilyse.

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