La convention socialiste nationale "notre Europe" a accouché, sans surprise, d'un plaidoyer pour une europe idéale (et idéalisée, puisque toutes les vertus historiques lui sont, comme à l'habitude, créditées). Pour apprécier l'exercice socialiste, il faut néanmoins observer la réalité à la bonne échelle: trop près, le nationalisme; trop loin, la compétition mondialisée. On découvrira donc que rien ne vaut l'Europe pour "faire la course en tête", la queue de peloton n'étant pas attribuée.
L'impopularité grandissante de l'Europe (dans sa forme non encore idéale socialiste) étant patente, la nécessité de la prémunir contre les éléments les plus déstabilisateurs s'impose. Ainsi, il est prévu de généraliser la "garantie jeunes", laquelle vise à permettre dans les quatre mois à un jeune sans emploi ou sortant du système éducatif de se voir proposer une nouvelle formation, un enseignement, un apprentissage ou un emploi. Son enveloppe doit être portée à 10 milliards d’euros pour assurer la solidarité entre les États.
Distinguer la nécessité de procurer formation et travail à une catégorie de la population est une obcénité. Elle n'est justifiée par rien d'autre que la trouille des gouvernements européens de voir la marmite sauter par où elle l'a toujours fait, dans l'histoire moderne: les jeunes. Le désespoir de se trouver sans travail et sans formation ne diminue pas avec l'âge. Bien au contraire: le sentiment de révolte se mue trop souvent en désespérance, et les actions violentes contre autrui en actions violentes contre soi-même.
Seulement voilà: les premiers sont un danger pour "notre Europe"; les seconds un dommage colatéral.