Le COR a mis à disposition du public un simulateur qui, à partir d'une hypothèse d'évolution économique (chômage, niveau des salaires) permet de projeter les retraites, une fois sélectionnés le niveau des cotisations, l'âge de départ moyen et le niveau des pensions.
Le niveau des cotisations étant fixé dans le projet de loi, et la règle d'or d'un système de retraites à l'équilibre énoncée, on ne peut plus faire varier que l'âge de départ et le niveau des pensions.
Pour illustrer deux types extrêmes d'évolution, en prenant comme perspectives économiques un taux de chômage à 7% et une évolution des salaires de 1% par an, voici ce que donne un âge de départ inchangé, pour le niveau de pension (en bleu, après la réforme):


et pour un niveau de pension inchangé, ce que devrait être l'âge de départ:


On le voit, en l'absence de ressources supplémentaires, soit la pension s'écroule jusqu'à 30% du salaire moyen, soit l'âge de départ augmente, jusqu'à 70 ans.
Et que devraient être les cotisations pour maintenir constants l'âge de départ à la retraite et le niveau des pensions ? Le simulateur donne là aussi la réponse, à savoir 5 points d'augmentation à l'horizon 2070:

C'est bien là tout le paradoxe de l'évolution du compte des retraites: assises sur les seules cotisations salariales, tandis que la part du travail dans la création de richesses ne cesse diminuer, la "valeur retraite" ne peut que suivre sur la pente déclinante la valeur du travail.

Alors que les déficits du compte des retraites se trouvait être un moyen détourné de faire participer d'autres richesses à leur financement (impôt, CSG ...), l'injonction faite par la loi d'assoir les recettes sur les seules cotisations salariales vient à rebours de la réalité économique, qui est que le travail est de moins en moins utile à la production des richesses, et que celles-ci sont toujours plus captées par d'autres acteurs que les travailleurs.