C'est une coopération entre chasseurs et agriculteurs peu connue du grand public. Elle consiste à élever et attirer du gibier à plumes, sur des spots réduits, où les chasseurs pourront ensuite les trouver, à l'ouverture de la chasse. La pratique vise à compenser l'appauvrissement faunistique des campagnes, où trop souvent la suppression des haies et bosquets et les pratiques industrielles de culture ont contribué à affaiblir les populations de volatiles.


Une zone de quelques hectares est choisie, où subsistent haies et bosquets susceptibles d'accueillir les nichées de volatiles. La présence de cours d'eau est aussi souhaitable pour assurer un habitat optimum.
Sur cette zone, des seau distributeurs de céréales sont régulièrement disposés: en procurant une nourriture facile au gibier, ils contribueront à le fixer sur la zone.

Pour habituer une population à la zone, des individus sont aussi parfois élevés sur place. Une fois relâchés dans un habitat rendu favorable grâce aux distributeurs de grains, ils y demeureront pour le prochaine saison de chasse. Lors de leur séjour en cage, ils auront aussi pour avantage d'attirer leurs congénères, eux aussi fixés par la présence de nourriture et d'eau. On trouve en général dans les grandes cages des faisans. Dans d'autres, plus petites, on élève cailles ou perdrix.




Les valeureux chasseurs n'ont plus qu'à se rendre sur les lieux, où leurs chiens lèveront les volatiles, qu'ils pourront tirer. Heureusement, certains animaux parviendront à se réfugier dans les jardins, comme ces poules faisanes un dimanche de septembre.
Ces pratiques ne contribuent pas au repeuplement des campagnes, bien au contraire. Déjà, elles n'incitent pas les exploitants agricoles à modifier leurs pratiques territoriales, en leur donnant à compenser localement et à moindre frais la perte d'habitat par ces zones de nourrissage. Ensuite, les zones concentrent les gibiers sur des espaces réduits, où ils sont facilement tirés par les chasseurs, améliorant artificiellement l'efficacité du prélèvement: les zones nourries sont chaque année dévastées, au détriment des nichées alentour.