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Macron s’est exprimé dernièrement à ce sujet : "Il nous faudra travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production". L’occasion de comprendre le fonctionnement du système d’impôts et à qui celui-ci profite aujourd’hui.
Qu’est-ce que l’impôt et à quoi sert-il ?
Le système d’impositions en France permet notamment de financer un service public bénéficiant à tout.e.s français.e.s : les retraites, l’allocation chômage, l’assurance-maladie, le RSA, les allocations familiales, les bourses étudiantes, etc. Mais aussi la police, la justice et l’éducation gratuite. En d’autres termes : la protection sociale pour toutes et tous.
Contrairement aux idées reçues de la droite, ces dépenses sociales ne sont pas toutes destinées à des minima sociaux. En effet si 25% concernent ces minima (comme le RSA par exemple), les 75% restant bénéficient à tout.e.s les français.e.s, qu’ils soient riches, pauvres ou de la classe moyenne.
Les différentes taxes de l’impôt
On a tendance à réduire l’impôt global à l’impôt sur le revenu : la taxe sur nos salaires bruts. Celui-ci est progressif, plus notre salaire est élevé et plus notre taxe est élevée en conséquence. Mais l’impôt sur le revenu n’est qu’une petite partie des prélèvements qui s’imposent aux français.e.s. On compte aussi différentes autres taxes comme l’impôt sur les sociétés, les cotisations sociales, l’impôt sur les productions ou encore la TVA.
La TVA : pour l’égalité mais contre l’équité
À chaque fois que nous achetons un produit quelconque, nous en payons une marge sur le prix initial. C’est ce que l’on appelle la TVA : un impôt proportionnel. Son taux est le même pour tout le monde qu’importe le niveau de revenu. Ainsi, par exemple, un français gagnant 1200€/ mois paiera le même niveau de taxes sur sa consommation qu’un français touchant 10 000€/mois.
Cette TVA est donc largement critiquée, notamment par la gauche et ses militant.e.s, puisqu’elle ne prend pas en compte le niveau de revenu de chacun.e. C'est l’une des taxes les plus conséquentes chez les classes moyennes ; la plus grande chez les plus pauvres.
Qui paie le plus d’impôts ?
« Les riches croulent sous les impôts » ; « les pauvres n’en paient pas assez » ou encore « une grande partie des français.e.s ne paient pas d’impôt ». Nombreuses sont les idées reçues dans nos imaginaires communs. Comme nous l’avons précédemment expliqué, tout le monde paie des impôts. Par ailleurs, en cumulant toutes les différentes taxes qui constituent les impôts en France, nous arrivons au constat suivant :
L’impôt prend une part plus considérable dans le revenu des plus pauvres que dans celui des plus riches. Autrement dit, l’impôt affecte beaucoup plus les conditions de vie des plus pauvres. Les grandes richesses sont prélevées de plus grandes sommes, certes, mais ces dites sommes n’affectent que moins leur niveau de vie.
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Ici de gauche à droite les différentes tranches de la population française, de la plus pauvre à la plus riche. On observe que les impôts prennent proportionnellement plus de place dans le budget de la classe moyenne et des plus pauvres. - Le Monde. Présidentielle 2022 : qui paie le plus d’impôts ? Les riches ou les pauvres ? https://youtu.be/FTqUpolCvpk
Une baisse des impôts, mais pour qui ?
Pour Macron, la diminution des impôts doit se poursuivre. Selon lui, l’impôt est donc déjà en baisse. Il n'a véritablement pas tort sur cette dernière idée, à quelques détails près. Depuis les années 80, on constate un basculement de la fiscalité. Les taxes sur les bénéfices des grandes entreprises et sur les plus riches ont systématiquement diminué. On notera par exemple la suppression de l’ISF (l’impôt de solidarité sur les grandes fortunes), mise en place par Macron, mais aussi la baisse de l’impôt sur les sociétés.
À l’inverse, nous avons continuellement augmenté les impôts payés par tout le monde. C’est-à-dire sur notre consommation : La TVA et l’essence en sont des exemples types. En d’autres termes, nous avons réduit l’impôt payé par les plus riches et les grandes entreprises tout en augmentant les impôts sur la consommation. Créant par ailleurs un « ras-le-bol fiscal » chez les français.e.s (via le mouvement des gilets jaunes notamment).
Le mythe de la théorie du ruissellement
Baisser les taxes des plus riches s’inscrit pour Macron dans la théorie du ruissellement, selon laquelle les réformes fiscales en faveur des plus riches profiteraient indirectement aux plus pauvres. En baisant par exemple les impôts des grandes entreprises, l’accumulation des dividendes serait réinvestie dans la société. Le secteur de l’emploi en bénéficierait, le pouvoir d’achat aussi, etc. Cette théorie n’est cependant qu’un mythe et les études sur le sujet démontrent qu’elle ne fonctionne pas.
Joe Biden, président des États-Unis, l’a d’ailleurs rappelé le 28 avril 2021 lors d’un discours devant le Congrès américain : « mes chers compatriotes, la théorie du ruissellement n’a jamais fonctionné. (…) Il est temps de faire croître l’économie à partir du bas et du milieu ».
Le quinquennat Macron : celui des ultrariches
La baisse des impôts est donc l’une des grandes discussions qui anime la présidentielle 2022. Mais cette baisse n’a concerné jusque-là que les plus riches. Aucune diminution n’a été en faveur de la majorité des français depuis 5 ans, si ce n’est qu’une infime baisse de l’impôt sur le revenu exercée sous la pression des gilets jaunes. En cela, le quinquennat Macron a bien été celui des ultrariches. Les principaux perdants restant les plus pauvres.
Rédaction Orsinos, François Perdriau.
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