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Le fonctionnement du club en interne ne fait plus trop l’unanimité chez les supporters. “Ce n’est plus comme avant”. Alors que le président Saïd Chabane avait construit l’image d’un fonctionnement sain depuis son arrivée en 2011, avec notamment la montée du SCO en Ligue 1, le constat n’est plus du tout le même actuellement.
Le cas Saïd Chabane : le président aux sept plaintes pour agressions sexuelles
Février 2020, après une journée passée en garde à vue, le président du SCO est mis en examen pour agressions sexuelles aggravées et harcèlement. Quatre femmes liées au club ont déposé plainte. La circonstance aggravée est précisée ici car le président est alors le supérieur hiérarchique des victimes.
Jeudi 23 septembre 2021, Saïd Chabane est convoqué devant un juge d’instruction pour deux nouvelles mises en examens pour des faits d’agressions sexuelles. Le nombre de plaintes est alors de 6.
Mercredi 26 janvier 2022, de nouvelles infos sont révélées par RMC et relayées par Le Courrier de l’Ouest. Une septième plainte est déposée contre le président du SCO d’Angers pour des faits d’attouchements répétés sur parties intimes. Deux témoignages sont entendus par les policiers chargés de l’enquête. Seulement pour l’un des deux, les faits sont trop anciens et prescrits. Une seule plainte est alors déposée.
Au total, 7 plaintes accusent Saïd Chabane d’agressions sexuelles. Lui conteste l’intégralité des faits.
Le cas Mohamed Sifaoui, directeur de communication aux discours décomplexé de racisme
Depuis début octobre, Mohamed Sifaoui est le nouveau directeur de communication du club. Inconnu du monde de football, Sifaoui s’est plutôt illustré pour son activité de journaliste autour de l’Islam radical et pour ses nombreuses prises de positions très borderline. Belle pioche pour le sco.
Un petit florilège de son activité sur twitter ou sur les plateaux télés:

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"Je suis étonné qu'on honore à ce point une femme qui a perdu son fils mais qui porte le voile...".
Mohamed SIFAOUI, sur le plateau de France 2 en 2015.
En 2015 sur France 2, Mohamed Sifaoui avait déjà fait parler de lui en réagissant à la remise du prix de la fondation Jacques Chirac, par François Hollande, à Latifa Ibn Ziaten, mère d’une des victimes des attentats de Mohamed Mérah en 2012.
« Chabane, Pickeu*, Moulin* c'était le trio, il y avait une stabilité autour d’un club avec la montée en 2015. […] Et puis voilà février 2020, Chabane est mis en examen pour agression sexuelle. […] En avril 2020, il licencie Pickeu. […] Pickeu il a quand même gagné 3M au prud’hommes en janvier. Le club a fait appel mais voilà. Donc en plus le motif de licenciement est tout pourri. Depuis le départ de Pickeu, c'est une instabilité totale avec un club qui ne tient plus vraiment la route.”
“Avant on n’avait pas une cote de popularité de ouf mais les gens nous aimaient bien. En plus de ça, il (Saïd Chabane) prend des figures un peu louches. Là, il y a Sifaoui, qui a eu des sorties d’un racisme décomplexé ultra-flippant.”
“Aujourd’hui, entre les histoire de El Melali, Chabane qui est mis en examen, on perd au prudhomme contre Pickeu, contre Cheick N’doye aussi. C’est un peu triste. »
@JmAxdiSCOIIe dans le podcast de Farmers L1gue le 13 octobre 2022.
* Olivier Pickeu a été pendant 14 ans, le directeur sportif d'Angers SCO.
* Stéphane Moulin : Entraîneur d'Angers SCO de 2011 à 2021
*El Melali : Actuellement joueur du SCO, condamné à six mois de prison avec sursis pour exhibition sexuelle en 2020.
La nouvelle affaire en date : le cas Abdel Bouhazama
Abdel Bouhazama, directeur du centre de formation du club, est ciblé mardi 18 octobre par Ouest-France. L’éducateur est accusé par d’anciens pensionnaires d’avoir eu recours à des méthodes très dures et parfois plus que limites pour gérer les jeunes du SCO. De multiples témoignages font à chaque fois les mêmes retours : "humiliations verbales”, "menaces", “intimidations", "insultes", ”management par la terreur”. Une lettre a d’ailleurs été envoyée par la famille d’un ancien jeune à la FFF. La fédération n’a pas donné suite. Le coach garde tout de même la pleine confiance de Saïd Chabane et a notamment reçu le soutien d’un certain Mohamed Sifaoui, fraîchement arrivé, via un communiqué plus que douteux.
Et lorsqu’un journaliste de Prime vidéo interpelle Laurent Boissier, coordinateur sportif du SCO, sur Abdel Bouhazama, avant la défaite d’Angers face à Rennes ce week end, la réponse n’est que plus inquiétante :
« On parle d’une personne qui est dans le foot depuis plus de 20 ans, il a les résultats qui parlent pour lui. [...] Chacun a le droit de s’exprimer, la seule chose que je dis, c’est ce que cette personne est depuis 20 ans dans le football. Pour moi, ça suffit. »
La question sur le cas Bouhazama allait certainement être posée. Laurent Boissier n’aura même pas eu l’intelligence de préparer une réponse recevable et construite. Les résultats sportifs suffisent donc à justifier tous comportements d’humiliations, de violences verbales et d’insultes pour les dirigeants du SCO. Leur confiance et leur soutien ne sont pas aux victimes mais à l’accusé.
Interventions après interventions, la classe dirigeante du SCO s’enfonce et laisse en vue une saison catastrophique, tant sur le plan humain que sportif. Côté supporters, nombreux portent la voix à une démission d’Abdel Bouhazama.

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À peine arrivé, Sifaoui menace ouvertement le journalisme
Dans un communiqué du mardi 18 octobre, Mohamed Sifaoui annonce prendre des mesures dans le cadre d’une nouvelle politique de communication du club.
“À chaque fois que sera diffusé un article diffamatoire ou une publication attentant à l’honneur et à la considération du club ou à celles de l’un de ses membres, nous nous réservons le droit [...] de poursuivre la publication concernée devant les juridictions compétentes.”
Cette déclaration fait donc suite aux récentes affaires et notamment celle d’Abdel Bouhazama. Sifaoui précise que certains journalistes “se laissent entraîner parfois dans des manœuvres sournoises visant à déstabiliser le club”. Menacer les journalistes et les rédactions, peut-être le meilleur mouv’ réalisé par Sifaoui moins de deux semaines après son arrivée.

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“Monsieur Sifaoui s’arroge le droit de distinguer les bons et mauvais journalistes selon leurs écrits sur son club, et menace de porter en justice tout article et tout journaliste qui pourraient déstabiliser le club, en demandant aux journalistes de rester seulement “des vecteurs de diffusion de l’information”.
La réponse de l’UJSF (Union des journalistes de sport en France) à Mohamed Sifaoui.
Bilan : le SCO d’Angers se voit tacher par une équipe de dirigeants ultra-problématiques qui s'encouragent les uns les autres. Il semblait important de faire le point sur la situation du club dont les affaires dépassent le simple football.
Au vu de tous les scandales liés aux sports modernes qui connaissent une progressive médiatisation sur la scène publique, il est urgent de questionner la manière dont est géré le monde sportif professionnel. Et ce, du petit club de campagne jusqu’aux grandes instances internationales.
Rédaction par François Perdriau pour Orsinos.