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Chez LFI, ça sent le roussi
Ces derniers mois en interne, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer le manque de démocratie chez LFI. Les décisions stratégiques fondamentales semblent être prises par un petit groupe de personnes autour de Jean-Luc Mélenchon, dont on ne connaît même pas la démarcation. Une minorité décide donc pour une majorité, sans vote. LFI reste réputé depuis plusieurs années pour ce type de gouvernance et de désignation. À l’inverse des autres parties de la NUPES, la désignation de leur nouveau dirigeant se fait par consensus des cadres présents en réunion et non pas par un vote démocratique. Depuis plusieurs semaines, c’est Manuel Bompard qui dirige maintenant la coordination de LFI, lui-même nommé par les quelques cadres présents en réunion. Certaines personnalités des plus médiatisées et populaires ont été écartées de la direction, comme Clémentine Autain, François Ruffin, Alexis Corbières et Raquel Garrido. Nous observons alors qu’au sein de LFI, celles et ceux ayant une parole différente du noyau dirigeant actuel sont mis à l’écart. « Virer de la table ceux qui ne sont pas d’accord, ça ne s’appelle pas un consensus », rappelle Raquel Garrido.
À noter que La France Insoumise reste fortement critiquée par une grande partie des militants pour son soutien à Adrien Quatennens. Le petit groupe de leaders, dont Jean-Luc Mélenchon, soutient fermement son retour à l’Assemblée nationale, alors même que le député est condamné pour violences conjugales. Adrien Quatennens a d'ores et déjà effectué son retour à l’Assemblée mi-janvier en tant que non inscrit.
Dernièrement, le 22 janvier, le Parti de Gauche a annoncé l’exclusion du député de son organisation.
Un PS en crise (toujours)
L’image du parti à été grandement endommagée lors de l'élection de son premier secrétaire le 19 janvier 2023. Après la lourde défaite d’Anne Hidalgo à la présidentielle, les querelles entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol sur les résultats du scrutin interne nous font voir un beau désordre au sein du parti. Dans la nuit électorale du jeudi au vendredi, les deux hommes se revendiquent vainqueurs et des accusations de triche fleurissent dans les deux camps. Dimanche 22 janvier, l'élection d’Olivier Faure est cependant confirmée après un nouveau décompte, mais son adversaire conteste toujours. "C'est inacceptable. Aucun parti démocratique ne peut l'accepter", ajoute le camp de Nicolas Mayer-Rossignol.
À présent, le parti semble divisé entre deux mouvances antagonistes. Olivier Faure, premier secrétaire sortant, est celui qui a acté en mai 2022 l'alliance avec la Nupes. Ce que conteste aujourd’hui Nicolas Mayer-Rossignol. En bref, Olivier Faure pointe plutôt à l’aile gauche du parti, quand Nicolas Mayer-Rossignol pointe à l’aile droite, avec un penchant libéral et conservateur. Ce dernier, soutenu par Anne Hidalgo et François Hollande, incarne aujourd’hui cette réelle droitisation du PS.
Le NPA mal-en-point
Mi-décembre, le Nouveau Parti Anticapitaliste éclate à l'issue de son 5ème congrès. Presque la moitié des effectifs du parti à acté la décision de ne plus travailler avec le reste. Ce groupe, appelé “la majo” est notamment celui dont sont issus les deux candidats aux élections présidentielles Olivier Besancenot et Philippe Poutou. Lors de ce congrès, “la majo” a soumis une plateforme (un texte d’orientation politique) aux votes des délégués du NPA. Celle-ci appelée plateforme B à recueillis 48.50% des voix. Une très courte avance par rapport à sa concurrente, la plateforme C (45.29%). Une troisième plateforme, la A, a totalisé 6,21 % des voix.
Les raisons de cette scission sont diverses mais tournent principalement autour d'un éventuel travail avec La France Insoumise. La plateforme C s'accorde concernant l’attitude à adopter vis-à-vis de LFI et reste hostile à tout accord avec celle-ci. Pour la plateforme B, c’est différent. Philippe Poutou se positionne favorable à une certaine alliance avec LFI et prône une gauche révolutionnaire unitaire et ouverte aux luttes antilibérales.
Constatant l'existence de ces deux groupes presque équivalents au sein du parti, les délégués de “la majo” en ont conclu qu’il était impossible de continuer à militer au NPA en l’état. La scission est alors actée.
« On était dans une situation, depuis longtemps, où il y avait plusieurs partis dans le parti, avec plusieurs orientations et plusieurs pratiques militantes, et nous qui avons pris l’initiative de la séparation. On ne pouvait plus, on ne voulait plus continuer comme ça » explique Philippe Poutou lors d’une conférence de presse après le congrès.
Une période de flou s’ouvre donc quant à l’organisation de la lutte révolutionnaire. Les plateformes B et C affirment toutes deux vouloir “continuer le NPA” et vont se disputer la légitimité d’utiliser le nom du parti, sa trésorerie et ses locaux. En plein boom des manifestations contre la réforme des retraites, les distorsions au sein du parti explosent…
Rédaction François Perdriau.
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