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Billet de blog 12 mars 2022

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Chronique d'une guerre annoncée: "Souviens-toi de nous"

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S'il fallait encore que de nouveaux meurtres d'innocents et de civils soit nécessaires pour démontrer la barbarie de la guerre menée par la Fédération de Russie contre le peuple ukrainien, c'est chose faite.

Le photographe du New York Times a envoyé à son journal la photographie de Tetiana Perebyinis, 43 ans, de son fils, Mykyta, 18 ans et de sa fille, Alisa, 9 ans, ainsi qu’un bénévole d’une église qui leur venait en aide, Anatoly Berezhnyi, 26 ans couchés sur le pavé d'Irpin, au milieu de leurs bagages, fauchés par un obus de mortier russe alors qu’ils tentaient de traverser à la hâte à pied les ruines d’un pont, à Irpin, leur ville, pour rejoindre Kiev. Leur chien seul, dans un bagage, a survécu. Le mari de Tetiana les a reconnus sur la photographie publiée par le New York Time le 7 mars et republiée avec la traduction de l'article qui leur est consacré dans le Courrier International. “J’ai reconnu leurs bagages, et c’est comme ça que j’ai compris”, a-t-il raconté. 

Les responsables militaires de la vaillante armée russe vont enfin pouvoir ajouter cette photographie à leur palmarès, peut-être même (ce que je leur suggère), au retour de cette "opération spéciale"  encadrer et accrocher cette photographie dans leur salon, au retour de cette  boucherie sans gloire. Les discours nationalistes et la schizophrénie idéologique qui enferme  aujourd'hui la Russie dans une auto-glorification inquiétante n'y peuvent rien.  La technicité glaciale des stratégies militaires non plus. Les visages de cette famille ensanglantée couchée sur le goudron avec leurs sacs à dos et leur bagages s'adressent à eux et chuchoteront encore longtemps à leur oreille: "Souviens-toi de nous", dans l'enfer de la mémoire.

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