Othman Hakimi (avatar)

Othman Hakimi

Abonné·e de Mediapart

25 Billets

0 Édition

Billet de blog 18 juin 2023

Othman Hakimi (avatar)

Othman Hakimi

Abonné·e de Mediapart

Rendez-vous Culturel n°2 : Ce qu’il faut (re)découvrir cette semaine

Othman Hakimi (avatar)

Othman Hakimi

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Ce qu’il faut regarder ? Asteroid City de Wes Anderson

"Asteroid City" se présente comme une rare mosaïque, où une multitude de personnages s'anime, chacun à sa manière, tissant l'art et la vie dans une danse envoûtante. Ce long-métrage atypique puise sa substance dans les classiques du cinéma moderne. Au fil du film, l'écho subtil de "Our Town" et de "Citizen Kane" résonne. À la fin, une voix incontestable se fait entendre, celle d'un autre maître s'invitant humblement parmi les grands.

En recommandant "Asteroid City" à un ami, je ne pouvais m'empêcher de le comparer à une œuvre cinématographique qui célèbre et interroge la vie en tant que performance : "Le Carrosse d'or" de Jean Renoir. Oui, incontestablement, "Asteroid City" s'élève au niveau de cette célébration grandiose.

Ce qu’il faut lire ?  Journal du voleur de Jean Genet

Dans les recoins les plus sombres de la conscience humaine, là où les ombres dansent au rythme des murmures de la nuit, s'épanouit un journal. Un journal qui transcende les limites de la moralité et de la décence, car il est le testament d'un voleur d'âmes et d'illusions. Jean Genet, ce vagabond des mots, nous invite à plonger dans les méandres de l'interdit, à travers les pages de son œuvre énigmatique, "Le Journal du voleur".

Tel un funambule sur le fil fragile de la marginalité, Genet explore les profondeurs de l'âme dévoyée. Avec une prose qui oscille entre la crudité brute et la poésie insaisissable, il tisse un récit qui transcende les conventions et dévoile les recoins obscurs de l'humanité. 

Dans ce journal, les voleurs sont bien plus que des détrousseurs de richesses matérielles. Ce sont des voleurs d'identité, de dignité et d'amour. Ils naviguent dans les méandres d'une société qui les rejette, se jouant des codes établis pour mieux subvertir les conventions. Leur quête est celle d'une liberté intérieure, d'une rédemption impossible dans un monde qui les condamne.

Les pages de ce journal sont empreintes d'une sensualité à la fois vénéneuse et troublante. Genet plonge ses lecteurs dans un univers où les frontières entre le bien et le mal s'effacent, où la beauté surgit des tréfonds de la transgression. Il n'y a ni jugement ni condamnation, seulement l'exploration de l'humain dans toute sa complexité et sa fragilité.

Ce livre permet l'égarement, le rend souhaitable tout en nous rappelant que même dans les profondeurs de la transgression, l'espoir et la beauté peuvent éclore.

Ce qu’il faut écouter ?  Paranoïa, Angels, True Love de Christine and the Queens


Le quatrième album de Christine and the Queens explore le chagrin et la redécouverte à travers 20 morceaux d'opéra pop. Créant un roman musical alternant entre perte de soi et redécouverte. L'album mêle opéra moderne, soul, pop, trap, R&B et drum 'n' bass. La présence de Mike Dean lui confère un son post-pop. La voix de Madonna évoque la conscience, la maternité et Dieu. La musique pop devient religieuse, créant de la beauté à partir de ce qui semble déconnecté. "PARANOÏA, ANGELS, TRUE LOVE" est un nouvel opus magnum, intrépide et transcendantal. À découvrir.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.