Rafaél Poleo
Pour le journaliste, une table de rédaction remplie de news dignes d’être en première page, créent une situation plus délicate qu’une table vide. Rien de plus difficile que d’avoir l’embarras du choix!
Un jour, ton correspondant à Washington t’appelle pour te dire que Santos est venu voir Trump avec l’info brulante que Maduro, pour nettoyer les rues, prépare unconfyit armé avec la Colombie. Cette annonce vole la première page à la fermeté avec laquelle les évêques refusent à Maduro la proposition de faire une nouvelle constitution tout en lui exigeant de respecter celle que nous avons déjà, et soutiennent les gens qui manifestent dans la rue depuis deux mois déjà. Et le saluent en lui disant a peu près quelque chose comme”viens chez moi, que je t’explique à qu’elle sauce on va te manger”.
Un autre phénomène, peut être plus surprenant encore dans cette république séquestrée par la dictature, est que la Procureur Générale de la république, fasse un pied de nez au dictateur tout puissant, refusant son invitation à faire partir du projet de la constituante. Ces raisons de chaviste orthodoxe coïncident, mais par d’autres raisons, avec celle des évêques: Comment prétend t’il, cet arriviste de Nicolás Maduro, de renier de cette Constitution qui a été le plus beau legs de Chávez?
Même le Vatican efface des ambiguïtés tout en exigeant des élections avec plus de véhémence que Ramos Allup, tandis que Washington ajoute à sa liste de candidats pour occuper la cellule que Noriega vient tout juste de libérer, les magistrats foireux du Tribunal de Grande Instance. Avec autant de titres d’actualité, il est difficile de choisir.
Mais aucun de ses éventuels titres n’est le bon pour moi, pour faire la première page. Depuis que je fait des journaux - un peu plus d’un demi siècle - en effet, je suis très vieux, rien ne m’a marqué autant que ce dialogue de tueurs entre généraux qui commentent l’ordre de former des snipers pour assassiner des citoyens lors des manifestations de la Résistance.
Pour comprendre des informations aussi révélatrices sur l’horreur dont est capable le genre humain, faudrait réviser les confessions des opérateurs nazis dans les champs d’extermination.
Et j’en ai connu des généraux tout au long de ma vie. des vrais. Comme ceux qui en 1986 ont fait reculer la Colombie quand elle s’est aventuré sur les eaux territoriales de Los Monjes. A l’époque je ferais partir de la Commission de la Défense et j’avais les confidences du Président de la République sur les sujets de sécurité et de défense. Et quelque chose de semblable, même si de manière officieuse, j’ai vécu lors du deuxième mandat de Caldera. Les généraux qui me parlaient de leurs problèmes, je les ai connu, non seulement comme journaliste, et politicien, mais aussi humainement. J’ai eu à faire avec toute sorte de situations délicates, j’ai mis les mains dans des sujets délicats, et j’ai même du en faire des rapports. Mais jamais j’avais été confronté, mais même pas en rêves, à des épisodes avec le degré d’aberration mentale, comme ces préparatifs pour chasser des citoyens vénézuéliens, comme s’il s’agissait de lapins.
Le sujet contient tellement d’horreur, qu’il est très difficile d’e imputer les responsabilités. Si les snipers obéissent aux ordres et accomplissent cet objectif criminel, ces généraux devront être enfermés dans un pavillon de haute sécurité d’un hôpital psychiatrique, où un médecin concerné, pourra écrire un traité su les plus sombre pathologies enregistrées par l’histoire politique de notre continent meurtri.
P.S.: Après m’être retenu pendant les soixante douze heures que l’enregistrement du conclave satanique s’est propagé dans les réseaux sociaux, le silence coupable de ces dirigeants qui se font remarquer par leur cruauté et charlatanisme m’oblige a exprimer l’horreur que je ressent en tant que vieux journaliste, qui croyait naïvement avoir tout vu, et tout écouté, en ce qui concerne l’horreur et la malveillance dont peut être capable l’être humain.