Le développement du Sud du Venezuela a commencé au même temps que la démocratie, aux débuts des années 60. La fondation de la “Corporación Venezolana de Guayana CVG” a été le point de départ qui a permis de developper une quantité impressionnante de projets. Parmi eux, la planification et construction de Ciudad Guayana, qui avec Brasilia, ont été considérées les villes les plus modernes et innovantes d’Amérique du Sud au moment de leur fondation.
De même, la création de l’entreprise “Electrificación del Caroní EDELCA”, qui a mis en route l’immense projet hydro-électrique consistant en quatre barrages, dont le plus important, celui du Guri - qui au moment de sa construction était le plus grand au monde - fournissait 70% de l’électricité consommé dans le pays.
Il faut aussi citer la création de SIDOR, entreprise chargée de la production d’acier et produits dérivés, qui est devenu au fil du temps l’usine sidérurgique intégrée plus grande d’Amérique Latine. En 1965, en mise en route ALCASA, qui exploite les immenses réserves de bauxite existences dans la région, et se charge de la production de l’aluminium et produits dérivés.
En plus la CVG a planté, entretenu et remplacé un parc de 400 millions de sapins à pulpe dans les savanes du sud de Monagas et Anzoátegui, pour la production de papier.
Toutes ces actions de l’État vénézuélien ont attiré grande quantité d’entreprises, nationales et étrangères, industrielles et commerciales du secteur privé qui sont venus s’installer et faisant de la Guyane vénézuélienne le premier pôle de développement industriel de l’Amérique Latine.
Il est aussi important de signaler, qu’au début des années 70, pendant le premier mandat du Président Rafél Caldera, le Ministère de “Obras Públicas” a avancé un projet de développement dans le Territoire Fédéral de l’Amazonas et à Bolívar, pour satisfaire les besoins des populations locales et réaffirmer la présence de l’État dans la région.
Des études miniers ont été réalisés, qui ont détecté la présence de minéraux radioactifs, ainsi que d’autres études agro-forestiers, routiers et d’urbanisme. Des routes ont été construites, des embarcadères pour la navigation fluviale et des pistes d’atterrissage. Dans d’autres secteurs, on fait référence à la fondation d’une radio qui émettait en espagnol et en plusieurs langues des communautés autochtones, pour réaffirmer la détermination du gouvernement dans ses politiques d’inclusion et échanges avec les communautés minoritaires de la région. Dans la foulé, toute un projet aéro-photographique a été réalisé, pour déterminer les limites de la frontière avec le Brésil, ce qi avait permis à l’époque de récupérer 4 440Km2 de territoire.
Quelle est la situation actuelle?
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Le régime de Chávez a abandonné la région et Maduro après 15 ans d'oublis il a établi de mettre en route début 2016 un programme d’extraction de minéraux baptisé le “Arco Minero del Orinoco”, qui couvre 12% du territoire national.
C’est ainsi que Eulogio del Pino, président de Petróleos de Venezuela PDVSA et Nelson Merentes, président de la Banque Centrale BCV, présentent un projet d’exploitation d’or, diamants, fer et colombotantalite à ciel ouvert: Le Arco Minero del Orinoco. Un projet qui, avec seulement les réserves d’or, représente plus de 200 mil millions de dollars. La fièvre de l’or manifesté lors de cette réunion a commencé à présenter ses premiers symptômes et a été consolidé par le décret Nº 2248 par Nicolás Maduro, dictateur tout puissant de la république, sans la nécessaire autorisation de l’Assemblée Nationale.
Le Arco Minero del Orinoco s’étend sur presque douze mil kilomètres carrés, sur le nord de Bolívar, Amazonas et Delta Amacuro. Il est traversé par es jungles tropicales d’Imataca, La Paragua et El Caura, qui à elles trois représente plus de huit millions d’hectares, sans compter avec les bassins de l’Orinoco et du Caroní, et les barrages hydro-électriques du Caroní, qui sont la principale source d’électricité du pays.
Ces sources végétales et d’eau douce, qui fournissent les mécanismes de régulation de la nature et de génération d’énergie, pourrait se retrouver gravement étouffées par un si grand projet minier.
Et c’est pour cela, parmi d’autres raisons, pendant les six mois établis par le décret, dans son article 10, comme temps nécessaire pour planifier ce projet, que les conséquences négatives ne se sont pas fait attendre, malgré qu’elles ont agit en toute discrétion et en silence.
Toujours fin février, Victor Álvarez, ex ministre des Industrie et Mines entre 2005 et 2006, a écrit: “Vu la chute des prix du pétrole, le Gouvernement vénézuélien a déclaré être à la recherche intensive de devises qui lui permettent de compenser le manque à gagner de la rente pétrolière”. Puis il a ajouté que par des décrets comme celui-là “les principaux bénéficiaires sont les entreprises étrangères autorisées à l’exploitation, tandis que les coûts sociaux et environnementaux sont transférés à toute la société, et ce sont les vénézuéliens, déjà anéantis pas la situation désastreuse de l’économie nationale, qui devront payer la facture”. A partir de là a été crée une Plateforme qui oeuvre pour la Nullité du Décret de l’Arco Minero del Orinoco, qui a présenté un recours au Tribunal de Grande Instance.
Même si les déclarations de Álvarez résument bien la situation, il y des nuances que nous ne devons pas ignorer. Cette politique pourrait être la continuation de l’ “État Magique”, que comme il a dans le passé fait miroiter l'illusion d’un progrès imaginaire avec la rente pétrolière, il essaye fait de mème avec l’exploitation minière.
Mais la portée des conséquences du décret de l’Arco Minero del Orinoco, ses antécédents et ce qu’il s’y passe aujourd’hui dans ce secteur, font craindre le pire et une tragédie dans la région est à prévoir.
Avec des accords pour plus de 10 000 millions de dollars, signés par Maduro avec des entreprises principalement chinoises, non autorisées par l’Assemblée Nationale, l’État rentre dans une situation irrégulière d’illégalité. Toutes les entreprises, autant étrangères comme nationales, ont été choisis au doigt par Maduro, sans passer par le processus des licitations qu’exige la loi, ce qui est complètement irrégulier. En ce a’qui concerne les entreprises nationales signées, aucune n’a ni l’expérience, ni le capital ni les ressources humaines pour entreprendre l’exploitations des gisements, surtout ceux de colombotantalite, le métal stratégique le plus précieux actuellement car très utilisé par le secteur de l’électronique. En gros, se ne sont que des sociétés écran détenues par des proches du régime chaviste, des bolichicos et des boliburgueses.
Et l’Assemblée Nationale n’est pas la seule à questionner ce projet de l’Arco Minero del Orinoco. Des écologistes aux comités autochtones, en passant par les défenseurs de la nature et des droits de l’homme, et même des ex-ministres chavistes, affirment que ce projet aura comme principal conséquence la destruction du fragile écosystème de la région, la destruction de la nature, la disparition d’espèces animales et végétales, ainsi que la mise en danger des personnes des communautés autochtones qui y habitent avec le retour de maladies comme la malaria, car pour la réalisation du projet il est nécessaire de réaliser une déforestation massive et ces excavations vont provoquer la désertification du sud du pays, ainsi que la contamination des terres et des eaux par l’usage du cyanure et du mercure nécessaires pour l’extraction des précieux minéraux, sans parler de la violence et la criminalité qui traditionnellement accompagnent l’avidité, la corruption et les promesses de richesse facile.
C’est dans cette zone qu’est produite 75% de l’électricité consommée dans le pays. Et une grande partie aussi est protégée par la Constitution et les lois, sous des régimes spéciaux, crées en 1983 pour protéger les écosystèmes des dégradations de l’exploitation minière le ABRAE.
Les risques de contamination auxquels sont exposés les réserves d’eau douce du bassin de l’Orinoco, sont très graves. La Dr. Katherine Morales a expliqué lors du Forum “Arco Minero del Orinoco: La lucha por el agua, la vida y el territorio” réalisé par l’Université Expérimentale de Guayana en juillet 2016, que dans cette région - avec la biodiversité la plus riche d’Amérique Latine - ont été répertoriées 939 espèces différentes d’animaux. Dans le Bassin du Cuyuní - qui fait aussi partie de l’Arco Minero - ont été répertoriées 1866 espèces d’animaux. Selon le Dr. Morales, les produits chimiques et autres substances contaminantes comme le sont le mercure et le cyanure, affecteront non seulement les sols, l’écosystème et les populations sur place, mais contamineront aussi les eaux de l’Orinoco, et tout son parcours jusqu’au Delta où il se déverse dans l’océan Atlantique.
La Sierra Imataca, une zone sensée être protégée par l’ABRAE, se trouve déjà affecté par la déforestation sauvage, et ce n’est que le début du programme de l’Arco Minero. Cette importante réserve forestière, habitat entre autres de l’aigle vénézuélien, produit une biomasse de 500 tonnes par an par hectare. Sa destruction ne représente pas un dommage uniquement pour les espèces de la zone, mais en plus, “réduit la capacité d’absorption des gaz à effet de serre, accélérant le réchauffement climatique global de la planète”, a expliqué Morales.
De surplus le régime n’a pas consulté les communautés autochtones sur ce projet qui concerne pas moins du 12% du territoire national, et qui a moyen et long terme causera des problèmes sociaux tels que le déplacement des communautés, et des affrontement armés, comme cela est déjà arrivé l’année dernière à Tumeremo, où 30 personnes ont été massacrées.
De surplus, ce décret 2248 suspend les garanties constitutionnelles des personnes qui travaillent et vivent dans 12% du territoire national, en leurs interdisant toute action de protection ou sauvegarde de leur travail, entreprise, patrimoine ou autre, faisant passer les intérêts économiques de l’Etat par dessus des droits des citoyens.
En conclusion donc ce projet de Arco MInero del Orinoco, n’est autre chose qu’un projet grossier d’extractions de minéraux, de déforestation sauvage, de contamination criminelle, de contrebande, de protection de mercenaires et criminels et une gigantesque opération de corruption à ciel ouvert organisme organisé par un régime en faillite.