Leonardo Padrón
Nicolás Maduro danse à la télévision à l’instant précis qu’Armando Cañizales - jeune violoniste de 18 ans - meurt assassiné par les forces de “l’ordre” lors d’une manifestation pacifique de l’opposition. Encore un coeur explosé sur le macadam sauvage de Caracas. Qu’importe, le régime aura le temps d’accommoder à sa guise la version officielle de ce meurtre et de dire qu’il a été tué par ses propres camarades.
Nicolás Maduro et Adán Chávez- oui oui le frère de l’autre Chávez, à l’origine de ce désastre - s’improvisaient un pas de danse, tandis qu’un char de la GNB écrasait un autre manifestant.
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Rien ne peut être aussi grotesque, quand le pays entier est sur des charbons ardents. Maduro danse, et Tibisay Lucena, cette comète qui apparait seulement à l’heure des illégalités, adhère au cirque de la constituante. Maduro danse tandis que circulent des videos qui montrent un autre jeune manifestant s’enflammer. Maduro danse et le pays est blessé par des traumatismes de tous les calibres. La répression a atteint des niveaux inhumains, inimaginables. Chaque jour est plus terrible que le précédent. Le 3 mai dernier, Nicolás Maduro a dansé sur le sang de vénézuéliens innocents. et personne ne l’oubliera. A la tombée de la nuit, les services d’urgences étaient engorgés tellement il y avait de personnes blessées. Il manquait de tout: matériel, médicaments. Médecins et infirmières, débordés parle chaos. Maduro a encore récidivé, et personne ne sait quand se terminera sa propre version de l’enfer qu’il veut nous imposer.
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Nulle part, en Amérique, sont violés les Droits Humains de cette manière aussi répulsive, comme au Venezuela. Et pendant ce temps là, le “défenseur du peuple” voyage à l’autre bout du monde pour dicter une conférence, oh quelle ironie! sur les Droits Humains. La plus grande voie de Caracas est remplie de gens blessés, frappés, asphyxiés, tandis que Tarek William Saab récite une anthologie de ses poèmes au Liban.
Le cynisme ajoute sa musique à la terreur que provoque aujourd’hui la révolution bolivarienne, sur le devenir du peuple vénézuélien.
Et pendant ce temps là, la nuit se rempli de rumeurs sur le sort de Leopoldo López, le prisonnier le plus emblématique de cette dictature. La rumeur qu’il est mort sous les coups de la torture court dans tout le pays. La confusion et la douleur son la seule température dans les mots des uns et des autres.
Chaque jour se rajoutent des nouvelles images d’horreur à ce catalogue de l’épouvante.
Et durant les longues et cruelles journées de violence de ces derniers temps, sur une video qui tourne sur tous les réseaux sociaux, on peut voir comment des hommes ouvrent un trou dans le mur d’une résidence. Ils rongent la propriété privé pour la démanteler. Ces hommes ce sont les paramilitaires du régime, les mal-nommés “coletivos”. Sur une autre vidéo nous pouvons les voir en plein délire de leur anarchie. L’un d’eux casse les vitre des voitures d’autrui. Par pur caprice. Un autre, avec une batte, se défoule sur les phares, sur les portières, de chaque voiture qui se trouve sur son passage. Ils vont d’une part et d’autre. Brûlent le poste de sécurité d’un immeuble qu’ils ne connaissent même pas. Ils tirent vers les balcons de l’immeuble. Un appartement prend feu. Et à leur côté, les GNB, garants de la paix et de la sécurité du peuple avant, deviennent les gardes du corps officiels des délinquants du régime aujourd’hui. Ils vomissent des bombes lacrymo vers les appartements, où vivent des enfants, des personnes âgées, des personnes innocentes. Ils sont les émissaires de l’enfer avec licence pour tuer. Ils chamboulent l’ordre des choses. Ils intensifient leur rage ontologique. Ce sont les hors la loi qui aujourd’hui jouissent de l’assentiment présidentiel pour mettre le pays à sang et à feu. Des gens qui exercent l’horreur et le chaos, seulement par ce que un “héritier” sans boussole et à point d’être déchu, ainsi le veut. Ils ont un seul mot d’ordre: Faire trembler de peur tout vénézuélien qui oserait taper dans une casserole. Car aucune dictature ne tolère la dissension. Elles ont pour de objet neutraliser tous ceux qui pensent différemment. Elle est comme ça cette révolution. Ainsi de pathétique est ce mot pour nous de nos jours.
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La révolution bolivarienne compte plus de bombes que de partisans. C’est son triste post-scriptum. Maduro écrit avec du sang l’épitaphe de Chávez. Pour essayer de sauver sa peu, il jette aux ordures la constitution écrite par son messie personnel. Il se cogne le front contre le miroir de l’aveuglement. Il ne voit pas les rues transformées en rivières de gens qui manifestent contre lui. Il est sourd aux demandes de millions de vénézuéliens. Il n’arrive qu’à percevoir qu’une poignée de jeunes qui à décidé de défendre avec violence, la violence qu’ils reçoivent. Même la Procureur, Luisa Ortega Díaz, pourtant proche du régime a déclaré: “Nous ne pouvons pas exiger un comportement pacifique de la part des citoyens, si l’État agit contre eux de manière violente et en dehors de la loi”
Le tyran, sur la corde raide, ne voit, dans cette longue rivière humaine, que les deux pointes. Leaders politiques d’un côté et les jeunes armés de leurs drapeaux et leur courage sur la ligne de feu de l’autre. Et il refuse d’admettre l’énorme pays qui se trouve entre les deux extrêmes de la contestation. Et il crie au “terrorisme”. Et il crie au “coup d’état”. Et à chaque hurlement il ne fait que dessiner l’autobiographie de son passage au pouvoir. Il accuse, mais ne se voit pas dans le miroir. Il accuse, mais n’écoute pas ses propres gueulantes.
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Toute guerre est inutile et mortelle. C’est pour cela que toutes les larmes versées durant ces quatre dernières années n’ont qu’un seul et même responsable: Nicolás Maduro. Toute les mères détruites par le chagrin. Toutes les familles brisées par le deuil. Toute entreprise expropriée ou poussée à la faillite. Tout commerce saccagé. Autant de nausées derrières les coulisses du pouvoir. Autant de pourriture dans les fortunes du chavisme. Il n’y a aucune idéologie à Miraflores, seulement des aboiements enragés. C’est sa seule force, la violence. Déjà orphelin de peuple, vide de scrupules, il ne s’appuie que sur la force brute. Il n’y a pas de courage à violer la loi et mettre la constitution en miettes. Il n’y a aucun mérite à devenir despotique. C’est une odieuse entreprise que mérite que le plus grand désaveu pour un gouvernant. Aujourd’hui il y a face à Maduro un pays blessé et indigné qui a décidé de ne plus se laisser ni humilier ni maltraiter. Plus jamais.
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