Otrava Gamas (avatar)

Otrava Gamas

Résistant à la dictature chaviste de mon pays: Venezuela

Abonné·e de Mediapart

221 Billets

0 Édition

Billet de blog 9 juin 2016

Otrava Gamas (avatar)

Otrava Gamas

Résistant à la dictature chaviste de mon pays: Venezuela

Abonné·e de Mediapart

VENEZUELA INFOS : La faim c’est pas pour jouer - l’humiliation des «CLAP »

Cette situation est de plus en plus humiliante, et ce n’est pas prêt de s’arrêter. Le régime a mis en place un système de vente et distribution de sacs de nourriture, porte à porte, ce qui n’est autre chose qu’une insulte au peuple et à ses besoins alimentaires.

Otrava Gamas (avatar)

Otrava Gamas

Résistant à la dictature chaviste de mon pays: Venezuela

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bolsas clap gramoven, núcleo endógeno fabricio ojeda catia, Sucre, Libertador, Caracas, Venezuela © Mentiras Clap

Une des conditions imposées par Mercal, pour l’acquisition des CLAP, était la formation de « conseils communaux ».  Les habitants de toutes les zones du pays ont donc crée leurs « Conseil Communal ».  Et malgré que les conseils communaux ont fait remonter les données socio-économiques de chaque secteur, les CLAP soit n’arrivent pas à destination, soit pas en quantité suffisante, raison pour laquelle ils font une loterie pour savoir qui pourra manger, et qui aura faim.  Les gens crient famine  et protestent, car ce n’est pas un service qu’ils leur font, cette nourriture n’est pas un cadeau, elle est payante, et ils interdissent les supermarchés de les vendre, car maintenant c’est  ce système des CLAP qui a le monopole de la distribution de la nourriture.  Sans compter avec la corruption déjà mise en évidence: les "élites" des conseils communaux, et membres du PSUV, sont non seulement les premiers servis, mais les mieux aussi.

Illustration 2

 Le régime joue un jeux très dangereux avec les gens, en leur empêchant d’accéder à la nourriture

Le 3 avril dernier, Nicolas Maduro a annoncé au pays la création des Comités Locales de Abastecimiento y Produccion (CLAP), qui auraient pour fonction de commercialiser et distribuer les aliments, les médicaments et les produits d’hygiène personnelle, porte à porte, nommant Freddy Bernal (PSUV) directeur du projet.  Et les supermarchés Mercal et PDVAL serviraient de centre de stockage de ce nouveau mécanisme.

A moins de deux mois de sa mise en place, cette méthode est décriée par tous.  D’une part, les personne ne peuvent pas acheter ni ce qu’elles veulent, et de l’autre, leur contenu n’est pas régulier, ni suffisant ni complet pour satisfaire les besoins d’une famille, autant en calories comme en nutriments.

Le vénézuélien a perdu sa dignité, sa détermination et son pouvoir d’achat.  Cela implique un recul, les droits de la population son violés et l’assistanat au régime paternaliste est stimulé.  En plus, la distribution des CLAP est conditionnée au clientélisme politique : pour y avoir droit, il faut être inscrit au parti PSUV.

Selon les normes internationales, les bénéficiaires d’un programme social ont le droit de savoir exactement ce qu’ils vont recevoir, en qu’elle quantité et à qu’elle fréquence.  Ici aucun de ces paramètres n’est respecté.  En plus de ne pas résoudre la crise humanitaire, il est impossible dans ces conditions de mener des contrôles et audits précis et détaillé du processus.

Quand au contenu des CLAP, ils sont une aberration du point de vue nutritionnel.  D’abord, ils n’ont pas d’aliment suffisant pour une famille de 5 personnes (la moyenne vénézuélienne), ce qui du point de vue quantité, est déjà déficitaire.  Mais il y a aussi la qualité des aliments qu’il faut prendre en compte : ils ne distribuent que de la farine de maïs, des pâtes, du sucre et de l’huile.  Le contenu des sacs  est très pauvre du point de vue nutritionnel, car il est composé d’amidons et graisses.  Et il n’y a pas de protéines telles que viande, poulet ou œufs.

Illustration 3

Le Venezuela est le pays d’Amérique Latine qui présente le plus haut indice de double charge de malnutrition caractérisée par une obésité qui cache un état anémique.

D’autre part, on ne connait pas l’origine de la plupart des aliments distribués, ni s’ils ont eu des contrôles de qualité et les permis sanitaires nécessaires pour la consommation humaine.

Depuis 2003 le régime a décidé de participer directement à la vente et distribution de produits de première nécessité.  En septembre de cette année a été créée MERCAL , pour garantir la « distribution juste des aliments au peuple vénézuélien »

 Au début, la clientèle était composée principalement par les secteurs moins favorisés économiquement, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui et 86% des points de vente Mercal son fermés dans tout le pays

Trois ans plus tard, fut inauguré le réseau PDVAL par PDVSA, et en 2010, suite à l’expropriation de la chaine CADA, les Abastos Bicentenario.

Et en janvier de cette année 2016, Maduro a enfin reconnu que dans les trois réseaux de distribution d’aliments, tous contrôlés par l’état, il existe un grave problème de corruption.  Et pendant ce temps là, la situation devient de plus en plus critique, rien ou très peu est produit dans le pays, ou la plupart des entreprises ont été expropriées, les importations se font au compte goute et les vénézuéliens ont faim.

Illustration 4

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.