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Billet de blog 10 janvier 2018

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Venezuela Infos: 4 années de recession économique en chiffres

Le Venezuela a  clôturé 2017, avec un cumul de quatre années continues de contraction économique, tendance qui se maintiendra - voir s’aggravera - en 2018.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

À partir de chiffres - officiels, extra-officiels et estimés - connus, nous ferons un récapitulatif de l’ampleur de la crise cumulée à ce jour depuis quatre ans.  

Le Venezuela a une production de deux tiers moins qu’en 2013.  Selon le  Rapport Annuel (Reporte Anual) fourni par le Gouvernement Central du Venezuela à la Securities and Exchange Comission des Etats Unis  (Rapport SEC 2016), le PIB vénézuélien s’est contracté de -16,5% en 2016.

De son coté, le FMI considèrait que l’économie vénézuélienne se contracterai à -12% en 2017.  Prenant en considération ces chiffres, et tenant en compte le communiqué du 18 février 2016  (comunicado del 18 de febrero de 2016)  la Banque Centrale du Venezuela BCV a confirmé une contraction du PIB national de -3,9% en 2014, de -5,7% pour 2015 et entre 2014 et 2017 économie vénézuélienne a accumulé une contraction de -33,4%

Pour certains, les projections du FMI pour 2017 paraissent trop conservatrices, renforcé ceci par le fait que l’Indicador de Actividad Económica calculado por la Comisión de Finanzas de la Asamblea Nacional reflète une contraction de -12% inter-annuelle pour les premiers 9 mois de 2017.

La liquidité monétaire a augmenté plus de 8.500% en à peine quatre ans.  L’autorisation de ressources supplémentaires de manière arbitraire et désordonnée de la part du régime continue d’injecter de grandes quantités de monnaie dans une économie chaque jour diminuée.  Selon les chiffres de la BCV, la quantité d’argent qui a circulé dans l’économie a augmenté de 909% entre janvier et le 15 décembre 2017; se qui nous donne une augmentation de 8.597% depuis le début de la récession.  

C’est à dire, pour chaque bolívar qui circulai le 30 décembre 2016, aujourd’hui en circulent 10; et pour chaque bolívar qui circulait le 27 décembre 2013, aujourd’hui en circulent 87.

De ce fait, les salaires perdent leur capacité d’achat a chaque seconde.  La grande quantité de bolívares en circulation  pour obtenir chaque fois moins de biens et services, implosent la hausse des prix.  

Les chiffres publiés pas le Centro de Documentación y Análisis para los Trabajadores (Cenda) reflètent que le cout de la “canasta alimentaria familiar” (ensemble de produits alimentaires de première nécessité pour une famille de 5 personnes par mois) a été multiplié par 861 entre décembre 2013 et novembre 2017, quand elle et passée de Bs. 8.349,78 à Bs. 7.190.158,98. Pour sa part, la “canasta básica familiar” (ensemble de biens et services de première nécessité pour une famille de 5 personne par mois0 a été multiplié par 889 pour la même période, en passant de Bs. 15.622,05 à Bs. 13.883.365,39.

Malgré que le régime insiste a affirmer que les multiples augmentations du salaire minimum ont permis de protéger la capacité d’achat des familles, les 15 augmentations cumulées depuis le début de la récession ont donné des résultats néfastes et contraires aux dires du régime.

En novembre 2017 il était nécessaire de réunir un peu plus de 40 salaires minimum pour couvrir le cout de la “canasta alimentaria familiar”, tandis qu’en 2013 il fallait un peu moins de 3 salaires minimum.

Il n’est donc pas surprenant, que les résultats de la dernière Enquête de Conditions de Vie (ENCOVI) - réalisée pour la troisième année consécutive par les universités UCAB, UCV et USB - reflètent que pour 2016, les revenus de 93,3% des foyers consultés n’arrivaient pas à couvrir le cout de la “canasta alimentaria familiar” 

Le Venezuela est entré en hyper-inflation.  Vu le manque de transparence qui entoure les chiffres officiels  et le retard dans leur publication, la Comisión de Finanzas de la Asamblea Nacional a commencé à calculer l’indice des prix pour les consommateurs, selon la méthodologie de la BCV; et les résultats prouvent que le Venezuela est officiellement rentré en hiperinflación en noviembre de 2017 al registrar una inflación de 56,7% en un mois et cumulant 1.369% en 11 mois. La AN a estimé que l’inflation arriverai à 2.100% à la fermeture de 2017, ce qui c’est avéré exact.

Dans le Reporte SEC 2016 nous prenons que le régime a enregistré une inflation de 274,4% en 2016, chiffre très inférieur aux estimations les plus optimistes.  Et il est encore plus curieux de constater que - selon les chiffres publiés en octobre 2017 -  le régime había reportado al FMI une inflation de 302,637% pour la même année 2016.

La (légère) récupération des prix du pétrole de compensé pas la chute de la production pétrolière.  Jusqu’au 22 décembre 2017, le prix du pareil du cru vénézuélien était en moyenne de US$ 46,24: ce qui se traduit en une augmentation de près de US$11 par rapport à 2016, mais c’est à peine 52% atteint en moyenne en 2014, première année de la récession (US$ 88,42 par baril).  En parallèle, pour novembre 2017 la production pétrolière vénézuélienne était en moyenne de 1,837 MMBD, acumulando una caída de 433 mille barils/jour durant les 11 premiers mois de 2017  et de 497 MBD par rapport à septembre 2016.  En octubre 2017 la 

production pétrolière vénézuélienne avait déjà chuté en dessous des 2MMBD, ce qui ne s’était pas produit depuis les années 80.

Le commerce bilatéral est en chute libre?  Selon le Reporte SEC 2016, entre 2014 et 2016 les importations ont chuté de 71% et les exportations de 69%.  Tandis que le Presidente Maduro llegó a afirmar que les importations en 2016 avaient atteint les  US$ 17.800 millions, le chiffre qui apparait dans le dit rapport est de US$ 16.370 millions.  Les estimations de 2017 indiquent que la tendance à la baisse s’est maintenu

Ayant comme référence les 8 principaux associés commerciaux du Venezuela, le groupe de consultants ODH estime que pour le premier semestre 2017 les importations ont chuté 42,9%  en termes inter-annuels:  -50,6% pour les biens de consommation; -42,4% pour les biens intermédiaires et -36,2% pour les biens de capital.

Pour leur part, l’Association Vénézuélienne d’exportateurs - AVEX - ont reporté une augmentation du 33% des exportations non pétrolières dans le premier semestre 2017.  Par contre, vu que les exportations non pétrolières repr´sentent moins du 5% du total des exportations vénézuéliennes, cette augmentation n’arrive pas à compenser la chute des revenus provenants des exportations pétrolières. 

Le “default” parait inévitable.  Le régime essaye encore de prouver sa volonté de paiement, mais le manque de devises met en doute sa capacité de paiement.  Dans les prochaines cinq années - période 2018/2022), entre intérêt et capital, Venezuela, PDVSA et Electricidad de Caracas doivent payer un peu plus de US$ 45.680 millions. Seulement pour 2018, los paiements se montent à US$ 9.022 millions. Par contre, les réserves internationales sont à peine de US$ 9.641 millions (au 26 de décembre 2017).

Sans oublier d’autres engagements internationaux, que malgré qu’ils ne soient pas enregistrés en tant que dette externe, le régime devra payer en monnaie dure: au moins US$ 4.000 millions pour des jugements que le  CIADI a émis contre le Venezuela; entre US$ 12.000 et 20.000 million  de dette envers des fournisseurs internationaux; US$ 482,5 millions à payer au  FLAR jusqu’en 2019; au moins US$ 4.000 millions (selon des rapports extra-officiels) pour récupérer l’or monétaire mis en gage, entre autres. 

***

L’actuelle crise économique n’a pas commencé avec la chute du prix du pétrole.  L’économie vénézuélienne a commencé à se contracter au premier semestre 2014,  lorsque le baril était à US$ 95.

Même si une augmentation des prix du pétrole donnerai de l’air au régime, sortir de cette crise économique demande de profondes réformes du modèle économique imposé jusqu’à présent.

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