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Billet de blog 12 juin 2016

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VENEZUELA INFOS: l'apartheid alimentaire

La crise alimentaire s’aggrave de jour en jour. Il ne suffit plus de se lever avant l’aube et faire une queue de plusieurs heures pour trouver de quoi manger, car il n’y a plus de nourriture aux points de vente, et chez les bachaqueros (vendeurs à la sauvette) les prix sont inaccessibles pour la plupart des vénézuéliens.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Les historiens parlent de la pire crise jamais vécu par le Venezuela.  Jamais les vénézuéliens n’avons eu autant de mal pour trouver quelque chose à manger.

Selon le dernier rapport du “Observatorio Venezolano de Conflictividad Social” du mois de Mai, au Venezuela ont été enregistré 172 manifestations de proteste contre les pénuries et désapprovisionnement d’aliments, ce qui fait une augmentation du 320% par rapport au même mois du 2015.

Les manifestation réclamant de la nourriture, augmentent de jour en jour.  Au cours de 2016, il y en a eu 680 dans tout le pays, provoquées principalement par l’agacement et le désespoirs des citoyens.

Il ressort de ce même rapport, qu’en Mai il y a eu aussi 52 saccages et 36 tentatives de saccage.  Les actes violents contre les locaux commerciaux, supérettes et supermarchés se maintiennent.  Et c’est le 3ème mois consécutif que le nombre de saccages perpétrés est supérieur aux tentatives de saccage.  Depuis le début de l’année on compte 254 saccages au total dans tout le pays.

Illustration 2
Les saccages metent en évidence la faim et le désespoir des vénézuéliens

En réponse à cette crise, le régime a créée les “Comités Locales de Abastecimiento y Producción (CLAP)” qui représentent une nouvelle forme d’organisation populaire, chargée conjointement le Ministère de l’Alimentation, de la distribution porte à porte des produits régulés de première nécessité.    Chaque CLAP est composé par 4 instances coordonnées: Unión Nacional de Mujeres (UnaMujer), Unidad de Batalla Bolívar-Chávez (UBCH), Frente Francisco de Miranda (FFM) ainsi que les différents conseils communaux de chaque localité.

Il est évident qu’avec la composition de ces groupes, clairement identifiés et rattachés au régime, les CLAP marquent le point de départ d’un APARTHEID ALIMENTAIRE, où plus de la moitié de la population sera exclue de recevoir les produits de la “cesta básica”, puisque les denrées tels que le riz, la farine de maïs, les pâtes, l’huile, le sucre, le café, le beurre, parmi d’autres, sont réquisitionnés des points de vente traditionnels tels que supérettes, marchés et supermarchés,  pour être vendus que par les CLAP.

Nous pouvons définir l’apartheid comme tout type de ségrégation social dans le contexte d’une nation, par lequel un secteur de la population joui des pleins pouvoirs et l’autre est relégué au statut de marginalité. 

Illustration 3
Les gens sont marqués par ordre d'arrivé, et leur pièce d'identité retenue par les forces de l'ordre, comme des délinquants

Tandis que la majorité des citoyen du pays voient leurs libertés et droits restreints, une minorité privilégiée garde l’accès de manière illimité aux options qui normalement sont courante dans n’importe quel pays où l’Etat de Droit prime.

Nous ne comprenons pas ce que veux le régime.  La seule chose qui nous viens en tête, c’est la phrase du dictateur soviétique Stalin : “qui contrôle la nourriture du peuple, contrôle le peuple.  Et en plus ils remercieront pour le peux qui leur sera donné”.  Nous nous trouvons aux portes d’un “Holodomor”, pensé par Stalin en 1932 et où moururent plus de sept millions d’ukrainiens victimes de la famine, pour ne pas avoir accepté de se soumettre  à ses prétentions de contrôler leurs récoltes. 

Illustration 4
Poster sur l'Holodomor par Leonid Denysenko, 2009

Il y a quelques jours, l’ONG des droits humains PROVEA a fixé sa position sur le sujet et a déclaré: “avec les CLAP, la gestion de l’alimentation au Venezuela porte atteinte aux garanties qui concernent le droit humain à l’alimentation des vénézuélien.  Si nous ajoutons à cela l’incapacité du régime pour assurer les garanties minimum en droits sociaux, tels que la santé ou l’accès aux services publiques (électricité et eau), la promotion de ce type de figure favorise la ségrégation sociale et entrave la production, distribution et acquisition des aliments en quantité adéquate et suffisante.  Le régime vénézuélien, et tout particulièrement Nicolás maduro, son directement responsable s’ils continuent de promouvoir la discrimination alimentaire avec les CLAP, et en permettant que des groupements proches du pouvoir réalisent des activités qui contreviennent le droits citoyens du peuple vénézuélien.

Sont out autant importantes les déclarations de la professeure en sociologie et criminologie  Magali Higgins: “cette proposition du régime est une formule qui peut être interprétée comme ‘celui qui contrôle l’aliment, contrôle  le peuple’.  Exclure un secteur social de la population, par le biais de quelque chose d’élémentaire et sensible comme l’est la nourriture, peut même être considéré comme un génocide.  La discrimination dont font preuve les CLAP peut être considéré comme un crime contre l’humanité, puisque sont violés les droits fondamentaux et constitutionnels des vénézuéliens.”

La situation est très grave, les images que nous voyons au quotidien des personnes dans de longues queues, ou pire, cherchant à manger dans les ordures sont choquantes.

Illustration 5

Les CLAP  sont voués à l’échec, car il est impossible de nourrir plus de 30 millions de personnes en faisant du porte à porte.

Illustration 6

Distribuer des sacs, ne contenant que ce que le régime a décidé que le peuple peut manger est un nouvel échec, comme l’ont été les Mercal, Pdval et Bicentenario, ainsi que la carte cubaine de rationnement qui n’est toujours pas arrivée, et qui (heureusement) n’arrivera jamais , et qui n’ont fait qu’encourager la corruption et les magouilles.

Illustration 7

C’est très grave ce que nous vivons au Venezuela, nous sommes à la veille d’une explosion sociale.  Le régime refuse d’écouter, non seulement le peuple, mais aussi les experts.  Ils se sont enfermés dans un bunker où ils n’écoutent qu’eux mêmes, et ils vont être les seuls responsables ce qu’il pourrait arriver.  Maintenant le monde entier est clair sur ce point, ici il n’existe aucune guerre économique, ni intervention extérieure de nulle part.  Seulement l’inefficacité de ceux qui prétendent gouverner, et une évidente discrimination envers tous ceux qui pensons différent, c’est à dire, à la majorité des vénézuéliens.

CARLOS NIETO PALMA

Illustration 8

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