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Résistant à la dictature chaviste de mon pays: Venezuela

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Billet de blog 12 novembre 2015

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Venezuela Infos: La répression contre les médias n’évitera pas la défaite de Maduro.

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Les médias 2.0 feront le travail pour l’opposition de convaincre les électeurs d’aller voter…

Il faudra brouillonner beaucoup de théories sur les causes de l’apogée et chute du castro-chavisme, et de pourquoi  ayant pu compter avec la hausse favorable des prix du cru (2004-2008) et la neutralité des démocraties occidentales qui lui ont permis faire et défaire avec l’Etat de Droit au Venezuela, tout cela se termine avec cette sclérose multiple déjà routinière au crépuscule des dictatures communistes.

C’est le cas de se poser la question sur le bénéfice du doute qui a été concédé à ceux qui, arrivant au pouvoir par le biais d’un putsch militaire, une fois au pouvoir, ont mutilée une à une les institutions d’une démocratie qui comptait déjà avec un demi siècle d’existente, pour faire approuver une constitution suffisamment ambiguë  pour que le Pouvoir Exécutif assume le rôle d’une dictature qui s’est auto-proclamée constitutionnelle. 

C’est comme cela qu’ils sont arrivé à l’objectif suprême qui tient en haleine aujourd’hui, l’éventualité que le Venezuela puisse récupérer  sa démocratie après 17 ans de démembrement du pays, et provoque la colère, le mépris et la détermination nécessaires pour ne pas admettre qu’après ces 17 années le “socialisme du XXIème Siècle” n’ait été autre chose qu’un piège exécuté avec préméditation et malice intentionnelle.

C’est pas comme cela que le prévoyait le père du phénomène, Hugo Chávez, qui assurait qu'il gouvernerai jusqu’en 2030 ou même 2050 et que “son” socialisme se maintiendrai imperturbable pendant 200 ou 300 ans .  Et encore moins ses maîtres, les dictateurs cubain, Fidel et Raúl Castro, qui rêvant grand, on pensé un système économique et politique régional calqué du “Comecón” soviétique, avec le Alba comme pointe de lance, tout en avançant la création de l’Unasur et du Celac comme les premières pierres de leur édifice de pouvoir.

Les octogénaires caribéens  et leur pupille Chávez sont devenus accros au délire de créer une Otan révolutionnaire et guerrillera, un bras armé qui serait doté et entrainé pour avancer contre le nord anglo-saxon, capitaliste et impérialiste, qui tomberai en morceaux, un nouvel Argamedon, avec le soutien de ces leaders révolutionnaires qui se seraient proposés à “sauver l’humanité” à leur manière.

Ce qui a été en effet détruit, voir pulvérisé ont été les deux millards de dollars qui sont rentrés au Venezuela comme produit de la hausse des prix du cru entre 2004 et 2008, les quels ont été dilapidés en les re-injectant dans la toujours en faillite économie des frères Castro à Cuba, et appuyant l’arrivé au pouvoir  des Ortega, Correa et Morales, qui passeraient à être les présidents de pays clients comme le sont Nicaragua, Equateur et Bolivie, transformant alors le pays en importateur de matières premières de pays alliés, populistes et “socialiste” tels que la Chine, la Russie, l’Argentine ou le Brésil, tout en se lançant dans une course effrénée à la corruption qui en peu de temps a fait que révolution, narco-trafic, socialisme et délinquance deviennent une seule et même chose.

Mais la chute du prix du pétrole a aussi entrainé le Alba, l’Unasur et le Celac qui, de se prétendre les substituts de l’ONU et de l’OEA, sont passé à être des fantoches qui survivent lorsque le dictateur Maduro, le successeur de Chávez, a besoin de leur soutien pour échapper aux accusations  suite a ses constantes violations des droits humains du peuple vénézuélien.

Ah, c’est que Chávez, créateur de la fantaisie tropicale de restaurer un communisme que a été enterré sous les décombres du mur de Berlin et le colapse de l’Union Soviétique, et avec les ressources de la dernière chance qu’a eu le Venezuela de se developper - est mort, ont ne sait pas trop bien si à la Havane ou à Caracas, un jour - on ne sait pas trop le quel - fin 2012 ou début 2013, entouré des momies - encore vivantes - de Raúl et Fidel qui font 177 ans à eux deux -  qui l’ont convaincu pendant qu’il agonisait de son cancer en phase terminale de léguer la présidence à un type sans nationalité prouvée - mais agent du G2 - dont le seul fait marquant est qu’il a été chauffeur de bus “moyennement acceptable”

Mais avec la mort physique de Chávez, s’effondrent  aussi les régimes de corruptions Kirchner en Argentine, Rousseff au Brésil, naufrage les tyrannies clientélistes d’Ortega au Nicaragua, Corre en Equateur et Morales en Bolivie, et le Venezuela, la caverne d’Alí Babá, sans les prix du pétrole en hausse, n’est qu’un pays en ruines et indigent, qui concurrence le Cuba quand aux pénuries d’aliment et médicaments, services publiques en crise, une hyper-inflation du 500%, une parité bolívar-dollar au dessus des 800 bs pour 1 dollar et une chute du PIB de plus du 20%.

Il est donc temps - pour eux - d’intensifier cette dictature, de serrer les boulons de la répression, d’en finir avec les derniers recoins de démocratie et de droits humains et d’établir un système totalitaire, tu type castristes staliniste, qui soit le premier a revenir dans l’histoire après la chute du mur de Berlin et de l’Empire Soviétique.

Et comme ingrédient clé pour réussir  cette recette, mise à mort de la liberté d’expression, des medias libres et indépendants qui, par le harcèlement pendant 12 ans avec Chávez d’abord et Maduro ensuite sont passé à 95% entre les mains de proches du régime.

Il est bon de rappeler que, dans cette guerre contre la liberté d’expression, le castro-chavisme a innové, s’est montré particulièrement créatif, car au lieu de faire comme dans les anciennes dictatures d’autre temps, de fermer les medias par la force et arrêtant, voir même torturant et tuant des journalistes; dans notre cas ils les ont poursuivi en “justice” pour violations maintes et diverses de la Loi, ou les poussant à la faillite en leur refusant les devises nécessaires pour acheter du papier, et finalement en les achetant par le biais d’hommes de paille, dernier gadget à la mode très apprécié par ce régime.

C’est comme ça que - sauf quelques journaux et radios que l’on compte avec les doigts d’une main - au Venezuela n’existe pas de liberté d’expression, vu que le 95% du spectre médiatique, c’est à dire 50 chaines de télévision, 200 stations radio et 500 journaux et revues imprimés, ne diffuse que des messages officiels qui fréquemment accaparent et prennent en otage le public, via les “cadenas”, par les quelles Maduro transmet ses plus disparates théories,  ses incohérences sans fin, ses mensonges éhontés et ses adaptations très personnelles, improbables et ennuyeuses de l’histoire; sans oublier le carnaval d’insultes, menaces et calomnies, ce qui a fait chuter les audiences des medias officiels à moins de 8%.

Et donc, que l’opinion publique aille chercher l’information indépendante et crédible  ailleurs, c’est à dire sur Internet, TV digitale, réseaux sociaux etc. qui sont venus remplacer les medias traditionnels, qui chaque jours s’éloignent un peu plus de la réalité, n’est que naturel.

Et c’est comme ça que le Venezuela, comme il s’est deja passé dans d’autres dictatures ou ont été imposés le “journal unique”, la radio unique ou chaine de télé unique, comme au Cuba, Corée du Nord, Chine - politiquement communiste et économiquement capitaliste sauvage -  Russie et les dictatures du Moyen orient, le Venezuela a donc réussi a maintenir sa capacité de donner et recevoir des informations non contrôlées ni censurées, informations de qualité, des connexions interpersonnelles, qui est la nouvelle forme d’organisation politique pour confronter les dictatures.

Et ces nouveaux réseaux de communication digitale non seulement sont efficaces, mais son vaccinés contre les faillites et rachats de Maduro, qui après trois ans de contrôler absolu des medias traditionnels, peuvent annoncer librement et sans censure que le dictateur est en train de perdre les élections parlementaires du 6D avec plus de 70% des votes contre lui.  Un niveau de rejet jamais vu dans d’autres élections, où l’opposition a toujours compté avec un accès très restreint aux medias traditions; mais qu’aujourd’hui, que Maduro a gaspillé plus de 1000 millions de dollars en pub, marionnettes et ventriloques, il apprends surpris que malgré tous ses magouilles, il va quand même perdre ces prochaines élections de manière accablante.

Cela veux dire alors, que les media digitaux feront le travail pour l’opposition d’accompagner les électeurs au tables de vote, de garder les tables et de faire respecter la volonté populaire?

Certainement pas, mais cela ne sera pas nécessaire, car ils nous ont aidé à gagner une bataille , celle de prouver que la liberté d’expression s’est déplacée vers d’autres scènes où elle peut exister libre et  où dictateurs et autocrates n’ont aucun moyen pour la bâillonner

Manuel Malaver: analyste politique vénézuélien.  Journaliste et auteur.

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