Otrava Gamas (avatar)

Otrava Gamas

Résistant à la dictature chaviste de mon pays: Venezuela

Abonné·e de Mediapart

221 Billets

0 Édition

Billet de blog 17 avril 2016

Otrava Gamas (avatar)

Otrava Gamas

Résistant à la dictature chaviste de mon pays: Venezuela

Abonné·e de Mediapart

VENEZUELA INFOS : La Commision de la Vérite et le 11 Avril 2002

Récemment, Nicolas Maduro s’est permis, encore une fois, d’accaparer les ondes TV et radio pour annoncer l'installation de la mal nommée “Commission de la Vérité”. Ce qui aurait du être un évènement en accord avec tous les acteurs sociaux et politiques du pays, s’est transformé en acte unilatéral de prosélytisme du régime ...

Otrava Gamas (avatar)

Otrava Gamas

Résistant à la dictature chaviste de mon pays: Venezuela

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Récemment, Nicolas Maduro s’est permis, encore une fois, d’accaparer les ondes TV et radio pour installer la mal nommée “Commission de la Vérité”.  Ce qui aurait du être un évènement en accord avec tous les acteurs sociaux et politiques du pays, s’est transformé en acte unilatéral de prosélytisme du régime, en réponse à la décision de l’Assemblée Nationale d’approuver la Loi d’Amnistie, que la salle constitutionnelle chaviste du TSJ essaye de laisser, inutilement, sans effet.

Pour ne laisser aucun doute sur la nature “révolutionnaire” et partielle de la dite commission, le successeur de “l’héros de Sabaneta” a annoncé qu’elle serait présidée par le second à bord, Aristóbulo Istúriz et qu’elle serait formée par des fonctionnaires militants tels que la procureur Luisa Ortega Díaz, le défenseur du peuple Tarek William Saab, l’avocat du régime Hermann Escarrá, le journaliste pas du tout objectif José Vicente Rangel et leur grand allié, le secrétaire de l’UNASUR Ernesto Samper, ainsi que la très distinguée représentation internationale: José Luis Zapatero (Espagne), Leonel Fernández (République Dominicaine) et Martín Torrijos (Panamá), grands amis personnels de Chávez de son vivant.

Selon la chaine de télévision chaviste Telesur, la dite commission “étudierait les faits provoqués par la droite contre le peuple vénézuélien pendant les 17 années de révolution chaviste, coup d’état de 2002 inclus”.  Etant ce dernier un évènement significatif qui met en évidence les magouilles douteuses de ce régime et de ses actions politiques, les lignes de pensée qu’ils suivent sont particulièrement concentrées a informer les illustres invités  de version Chávez avec laquelle il réécrit l’histoire sur ce fait historique.

On a beaucoup parlé, après les événements du 11 avril, sur la présence de snipers au centre de Caracas.  Ce fait confirmerait la thèse de la conspiration en cours, où la violence serait planifiée (par l’opposition).  La question était de savoir si les snipers  étaient là pour le compte de l’opposition, ou au contraire s’ils était des pions du  régime chaviste pour réprimer la marche de l’opposition, et quelques chavistes au passage, pour lui donner un semblant de confrontation équilibrée.

Une enquête approfondie s’imposait alors, pour répondre à toutes ces questions.

Après le 11 Avril, l’avenida Baralt fut fermée comme scène de crime, et elle est restée comme ça, tout au long que Carmona est resté au pouvoir.  Mais au retour de Chávez , le 14 avril, des équipes de nettoyeurs, sous les ordres de Freddy Bernal, un ex policier, expert légiste, leader des cercles bolivariens et Maire de Caracas à ce moment, ont commencé à “maquiller” les rues.  De manière efficace et rapide, ils ont dépanné les feux de circulation, reconstruit les kiosques à journaux, repeint les murs, bouché les éraflures des balles dans le ciment et remplacé gratuitement les rideaux abimés des commerçants.  Ils ont extrait les balles et ramassé les douilles.  En cinq jours, sans qu’aucune enquête technique ni judiciaire ai put être réalisée, toutes les évidences sur place ont été collectées et détruites, sans laisser aucune trace de ce qu’il s’était passé quelques jours au paravent.

A partir de ce moment, a commencé une campagne publicitaire  qui de sur plus a couté des millions de dollars, et qui a permis à Chávez de réécrire l’histoire de ce coup d’état à sa manière et convenance.  Sa première action fut de bloquer toute enquête sur les violences générées.  Les détectives et les procureurs qui ouvrirent une enquête ont été rapidement destitués et remplacés par des adeptes du régime.  Etape suivante, le régime a fait des appel à témoins, pour que les blessés ou familiers des morts partisans de Chávez se manifestent.  Ces personnes là ont été médiatisées, récompensées et mises en avant.  Par contre les blessés et les morts de l’opposition tombèrent dans l’indifférence et l’oubli le plus absolu.  Pour cela, le régime est allé même a séquestré des cadavres à la morgue de personnes mortes en dehors des événements du 11 avril, pour les présenter comme des victimes de la violence de l’opposition.  Des interviews des familles de ces personnes décédées ont été réunis dans un recueil par l’écrivain Brian Nelson (The silence and the scorpion) , dont on peut citer quelques noms: Andrés Trujillo, Mohamed Merhi, Antonio Navas, Douglas Romero, Carolina Campos, Malvinas Pesate  parmi d’autres.  De tout ces récit il en resort un dénominateur commun: La manipulation du régime, son attitude perverse et en rien impartiale sur les faits du 11 Avril.

Un cas qui mérite d’être mentionné est celui du journaliste Luis Fernández, responsable des enregistrement des franc-tireur tu Puente Llaguno, où l’ont voit même l’actuel président Nicolas Maduro tirer sur la foule qui réclamait le départ de Chávez et qui se trouvait en dessous sur l’Avenida Baralt.

Au moment que Chávez reprend le pouvoir, Luis Fernández commence à recevoir des menaces de mort, raison pour laquelle il a dut se cacher un certain temps.  Lorsqu’il réapparait, les menaces reprennent de plus belle. 

Dans son programme d’Aló Presidente du 2 juin 2002 sur VTV, Chávez déclare que cette vidéo n’est qu’un montage hollywoodien, tout en se contredisant et saluant la bravoure des hommes armés défenseurs de la révolution: “… Il est vrai que ces quatre compatriotes ont eu le courage d’affronter avec leurs petites armes des snipers et des terroristes habillés en uniformes de la police qui tiraient avec des armes de guerre contre la foule…”   

De leur côté, Luis Fernández et son cameraman reçurent le Prix International de Journalisme Rey de España pour leur documentaire de ce jour.  Il s’agit d’un prix décerné par neuf juges de neuf pays différents.  Et malgré cela, le régime  a déclenchée une campagne de diffamation pour discréditer et menacer le journaliste.  En 2008, Fernández décide de quitter le Venezuela.

Aidé par les erreurs de Carmona, Chávez réussi stratégiquement à se positionner en “victime d’une conspiration de droite, dirigée par des riches hommes d’affaires et généraux fascistes, qui désiraient instaurer un régime dictatorial dans le but de voler les richesses pétrolières du pays.”  Même si Carmona ne représentait qu’un petit groupe de l’opposition, et non forcément malveillante, Chávez l’érige en “image et standard” d’un soit disant mouvement d’opposition ambitieux et malveillant, réécrivant les faits et faisant des amalgames et des raccourcis grossiers avec l’histoire du Chili d’Allende, de manière à contrôler facilement la nouvelle version officielle, laquelle fut diffusée à tous les medias étrangers et gagnants ainsi des nouvelles sympathies et appuis internationaux. 

En ce qui concerne les snipers, il est clair que le régime n’a aucun intérêt à enquêter ni à établir des responsabilités .  Aucun militaire, ni policier, ni garde national n’a été présenté face à une cours martiale, malgré tous les documents vidéo qui témoignent de leurs faits de violences lorsqu’ils tirent sur la marche d’opposition à hauteur de l’Avenue Sur 8.  Si comme l’affirme le régime, les snipers étaient d’opposition, pourquoi le procureur et les juges imposés par eux, ne les ont pas poursuivis, jugés et inculpés? 

Chávez a toujours fait références aux snipers lorsqu’il parlait du coup d’état et accusait Carmona de ne pas leur avoir donné l’ordre de s’arrêter, au même temps qu’il maintenait un flou artistique quand aux raison pour lesquelles il n’y avait ni poursuites, ni jugements ni coupables. 

De tout ce qu’il a pu se savoir, il existent maintes évidences de la non existence de snipers de l’opposition dans cette zone, ainsi qu’il était peu probable qu’ils aient été placés juste en face du palais de Miraflores, comme a souvent insisté à l’affirmer le régime, car ces immeubles étaient et sont toujours occupés par la Maison Militaire à disposition du Président de la République, et c’est eux qui avaient déjà à l’époque le contrôle absolue de cette zone.  De surplus, la marche de l’opposition n’est jamais arrivée à Miraflores.  Du côté de El Silencio, des témoins des deux camps, chavistes et opposition, affirment avoir vu des snipers et qu’ils ont alertés les forces de l’ordre, qui n’ont rien fait à ce sujet.  Ceci donne encore plus de crédit à la thèse que les snipers travaillent sous les ordres du régime, et même si cela parait incroyable, qu’ils avaient l’ordre de tirer aussi sur des partisans de Chávez, pour créer un conflit “équilibré”.  Même l’hélicoptère de la police qui survolait la zone n’a absolument rien fait pour les neutraliser.

Et encore une fois on peut mettre en évidence qu’avec ce régime, une chose est la vérité et une autre très différente la réécriture de l’histoire que veux nous vendre cette si “jolie révolution”.

Documental | Programa Especial 11 de Abril | RCTV © RCTV International
Reveladores Testimonios de Los Pistoleros del 11 de Abril © alertatvproductions

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.